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ECG et Certificat d'absence de contre-indication à la pratique du sport

ECG et Certificat d'absence de contre-indication à la pratique du sport

« La réalisation systématique de l'ECG est implicite », explique le Pr François Carré

 

       L'ECG, qui est recommandé par les sociétés européennes (2005) et françaises (2009) de cardiologie, est-il toujours de mise pour un certificat de non contre-indication au sport ? Le nouveau décret relatif à ce certificat médical particulier ne fait pas mention de l'examen.

 

       « La réalisation de l'ECG est implicite, explique le Pr François Carré, cardiologue et médecin du sport au CHRU de Rennes. La visite médicale s'est calée sur la fréquence recommandée de l'ECG par la société française de cardiologie pour la pratique du sport en compétition, à savoir tous les 3 ans de 12 à 20 ans, puis tous les 5 ans de 20 à 35 ans. ».

 

          Pour le cardiologue, la loi ne doit pas tout inscrire, car « si les données scientifiques évoluent, il faut réécrire le texte. En Italie, par exemple, les médecins sont contraints de réaliser une épreuve d'effort sous-maximale car elle est inscrite dans la loi, même si l'on sait aujourd'hui qu'elle ne sert à rien. C'est aux médecins de savoir ce qu'il convient de faire ».

       Pourtant, tout le monde n'est pas d'accord avec un ECG systématique. « Beaucoup de médecins, qui ne se sentent pas à l'aise avec la lecture de l'ECG, ont peur de passer à côté de quelque chose, analyse le cardiologue. Mais on a une obligation de moyens, non pas de résultats.

La combinaison de l'interrogatoire, de l'examen physique et de l'ECG détecte 70-80 % des pathologies cardio-vasculaires, quand la combinaison de l'interrogatoire et de l'examen physique n'en détecte que 10 % », relève le spécialiste.

 

          Avant l'âge de 35 ans, l'ECG permet de détecter des maladies cardiaques silencieuses à risque d'accident grave ou de s'aggraver en cas de sport intensif. C'est le cas pour les maladies génétiques, comme les cardiomyopathies hypertrophiques (CMH) et le ventricule droit arythmogène. « Dans 95 % des cas, il s'agit d'un trouble de la repolarisation, indique François Carré.C'est-à-dire qu'en sachant interpréter les ondes T et l'espace QT, on dépiste la grande majorité des problèmes. Le syndrome de Wolff Parkinson White est à part, mais souvent bien connu des médecins. »

 

          Après l'âge de 35 ans, la problématique est différente, les maladies coronariennes sont la cause de mortalité la plus fréquente. « L'ECG de repos n'est pas très efficace, relève le cardiologue. On ne sait pas à quelle fréquence le faire. L'interrogatoire est essentiel pour repérer les facteurs de risque de maladie coronaire. Si le risque est important, une épreuve d'effort (EE) peut être demandée », précise le Pr Carré.

Pour l'Epreuve d'Effort, les choses sont moins codifiées que pour l'ECG. « Beaucoup de médecins accordent trop de place à l'EE, détaille le cardiologuqe. Aucun examen, même un coroTDM, ne permet de prédire le risque de rupture de plaque d'athérome. L'EE permet de surveiller de près des patients à risque ».

 

Éducation des sportifs

         Comme c'est le cas après 65 ans. « On a l'âge de ses artères et le sport ne protège pas des accidents cardiaques, rappelle le Pr Carré. L'EE peut être intéressante. Le sport n'est aucunement déconseillé après 65 ans mais il ne faut pas croire que l'on peut rivaliser sans danger avec des sujets de 40 ans, même si l'on fait du sport régulièrement, même si l'on a une hygiène de vie exemplaire ».

L'éducation des sportifs est primordiale. « L'idée de l'auto-questionnaire est une bonne chose, rappelle le Pr Carré. Cela resp--onsabilise les sportifs par rapport à leur pratique et permet d'éviter 40 % des accidents. J'espère aussi que la première visite médicale sera faite avec plus de soins. Par exemple peu d'attention n'est accordée à des chiffres anormaux de tension artérielle. Si un problème est détecté, rien n'empêche de voir le patient une fois par an ».

 

Une hérésie

            Un seul point de désaccord mais de taille. Le récent décret indique que le certificat médical pour le sport à l'école est inutile, oui, mais y compris pour le sport en compétition. « C'est une hérésie, s'insurge le cardiologue. En quoi le sport de compétition à l'école, hors enseignement obligatoire, est-il différent du sport de compétition fait en ville ? Pourquoi faudrait-il un certificat en ville et pas à l'école ? La visite de non contre-indication n'est pas une corvée, ni pour le médecin ni pour le sportif, il s'agit de détecter de potentiels accidents rares et graves ».

 

 

 

Absence de contre-indication à la pratique du sport 

Coup d'envoi du nouveau certificat

08.09.2016

 

       Au terme de près de 3 ans de réflexion et de valse-hésitation, le décret d'application relatif au certificat médical attestant de l'absence de contre-indication (CACI) à la pratique du sport est entré en vigueur le 1er septembre.

 

La validité du certificat passe de un à 3 ans

  Ce 1er septembre avec l'entrée en vigueur du « certificat médical attestant de l'absence de contre-indication » (CACI) à la pratique du sport.

 

       Un décret, émanant de la loi de modernisation de notre système de santé, fixe désormais les conditions de renouvellement de la licence sportive et de l'élaboration de ce nouveau certificat.

     

      Ce texte prévoit que la présentation d'un certificat médical est exigée lors de la demande d'une licence ainsi que lors d'un renouvellement de licence tous les trois ans.

    Dans l'intervalle, le sportif devra remplir, lors de chaque demande de renouvellement, un questionnaire de santé. « Il atteste auprès de la fédération que chacune des rubriques du questionnaire donne lieu à une réponse négative.

 

      À défaut, il est tenu de produire un nouveau certificat médical attestant de l'absence de contre-indication pour obtenir le renouvellement de la licence », précise le texte de loi.

En pratique, cet auto-questionnaire lui permettra de déceler d’éventuels symptômes ou indices de fragilité et l’amènera à consulter un médecin.

Ce dispositif de responsabilisation qui conduit à impliquer le sportif dans son propre suivi médical est déjà appliqué au Canada, en Allemagne, dans les pays scandinaves.

 

Le contenu du questionnaire, en cours d'élaboration, sera arrêté par le ministre chargé des Sports en concertation avec les fédérations sportives et l'Association française de cardiologie.

Le document sera mis à disposition auprès des fédérations à partir de juillet 2017.

D'ici à cette date, il est possible de solliciter un renouvellement de licence « dès lors qu’un certificat médical de moins d’un an aura été présenté à l’occasion de la rentrée 2015-2016 », est-il précisé sur le site du ministère de la Ville de la Jeunesse et des Sports.

 

Un CACI annuel pour certaines disciplines

En cas de nouvelle licence, pour un nouveau sport, le CACI devra dater de moins d’un an.

 

        Par ailleurs, certaines disciplines à risque ou présentant des contraintes particulières nécessiteront un CACI annuel.

 À savoir 

-celles qui s'exercent dans un environnement spécifique (alpinisme, plongée, spéléologie),

-celles pratiquées en compétition « pour lesquelles le combat peut prendre fin, notamment ou exclusivement lorsqu'à la suite d'un coup porté l'un des adversaires se trouve dans un état le rendant incapable de se défendre et pouvant aller jusqu'à l'inconscience » ou « comportant l'utilisation de véhicules terrestres à moteur (à l'exception du modélisme automobile radioguidé) », les disciplines sportives comportant l'utilisation d'armes à feu ou à air comprimé, d'un aéronef (à l'exception de l'aéromodélisme) de même que le rugby à XV, à XIII et à VII.

 

source : https://www.cardiopass.care/recommandations/

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