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Benzodiazépines, sécurisation de la prescription

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Les résultats de l'étude Benzodem, publiés dans le BMJ (British Medical Journal), confirment l'existence, dans la population française vivant à domicile, d'une association entre la prise de benzodiazépines et le risque de démence, dont la maladie d'Alzheimer, chez les personnes âgées de plus de 65 ans.

Ces données sont convergentes et cohérentes avec les résultats préliminaires de l'étude 3C (Trois-Cités) qui suggèrent un signal englobant l'ensemble des psychotropes et pas seulement les benzodiazépines.
Bien que ces études épidémiologiques observationnelles ne puissent pas mettre en évidence avec une certitude suffisante un lien de causalité entre la prise de benzodiazépines et la survenue d'une démence, cette association conduit l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) à rappeler les règles de bon usage :


-la prescription des benzodiazépines à visée anxiolytique et hypnotique ne doit être envisagée qu'après échec des approches non médicamenteuses.


-La première prescription est une prescription à risque qui peut entraîner le patient dans un processus de consommation de longue durée alors que l'effet thérapeutique sera épuisé ;


-cette prescription doit être la plus courte possible et ne doit pas dépasser les durées préconisées dans le cadre de l'AMM (autorisation de mise sur le marché) ;


-cette prescription doit être régulièrement réévaluée quant à son efficacité et ses effets indésirables ;


-le patient doit être informé des risques liés à cette consommation et accompagné dans l'arrêt de sa consommation dont on sait qu'il peut être difficile quand la dépendance est installée.


L'ANSM rappelle toutefois que les benzodiazépines ont démontré leur utilité thérapeutique en particulier en tant qu'anxiolytique et hypnotique lorsqu'elles sont correctement utilisées.

Selon le rapport d'expertise de janvier 2012, une stabilisation voire une diminution de la consommation des benzodiazépines étaient observées.

Ces signes sont jugés encourageants, bien que le niveau de consommation reste préoccupant (les Français restent parmi les plus importants consommateurs en Europe).

L'ANSM en conclut qu'il est nécessaire de poursuivre ces efforts dans un objectif de sécurisation de la prescription dans l'intérêt des patients.


Pour mémoire :
Afin de limiter le mésusage des benzodiazépines, la durée maximale de prescription est limitée à 12 semaines pour les anxiolytiques et à 4 semaines pour les hypnotiques.
Depuis 2012, le clonazépam fait l'objet d'une prescription restreinte aux neurologues et/ou pédiatres, et la prescription sur ordonnances sécurisées a été rendue obligatoire pour RIVOTRIL, ROHYPNOL et TRANXÈNE.


En savoir plus :
 Point d'information, ANSM (17 décembre 2012)
Consommation des benzodiazépines : bien respecter les règles de bon usage pour limiter les risques dont celui de démence, ANSM (17 décembre 2012)
Etude Benzodem : Benzodiazepine use and risk of dementia : prospective population based study, BMJ (27 septembre 2012)
04/01/2013 - L'OFFICIEL DU MÉDICAMENT / Bon usage du médicament
Sources : RCP - ANSM (17 décembre 2012)

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