Pour leur filière universitaire, les Internes de Médecine Générale passent à l’offensive !

Le temps des réunions, des discussions, des négociations, est à présent révolu.
 
Cela fait bien trop longtemps que nos Ministères de tutelle nous abreuvent de promesses sans suite, nous donnent de faux espoirs concernant la création d’une Filière Universitaire de Médecine Générale, élément indispensable à la revalorisation, à la reconnaissance, et donc à la survie de notre discipline.
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Car ne nous y trompons pas : la Médecine Générale est gravement malade, et seule la mise en place immédiate de la Filière Universitaire pourra la sortir du marasme dans lequel elle s’enlise sans que personne ne réagisse vraiment !
 
La Filière Universitaire de Médecine Générale permettra le développement de la recherche en soins primaires, indispensable dans une optique d’amélioration des pratiques et donc d’efficience du système de soins.
Elle améliorera la formation médicale initiale et continue des médecins généralistes.
Elle permettra la mise en place effective d’un stage en Médecine Générale de qualité en deuxième cycle, qui reste tout simplement inapplicable en pratique actuellement, malgré la publication le 23 novembre dernier de l’arrêté d’application d’un texte existant depuis 1997... Elle renforcera la visibilité et l’intérêt de cette spécialité pour les étudiants, et pourra susciter des vocations.
 Elle contribuera à réduire le nombre d’étudiants qui choisissent par défaut cette spécialité aux Epreuves Classantes Nationales, ce qui a déjà conduit à ce que plus de 2000 postes de Médecine Générale ne soient pas pourvus en trois ans. L’enjeu démographique est majeur !
 
Mais, au delà de ces enjeux professionnels, la Filière Universitaire de Médecine Générale sera le point de départ d’une réorganisation efficace et cohérente du système de soins ambulatoire en France, qui fait actuellement cruellement défaut.
 
Depuis des années, tous les acteurs du monde de la Médecine Générale, étudiants, internes, enseignants, médecins installés ou remplaçants réclament la mise en place de cette Filière, pour toutes ces raisons.
 
Et les réponses données ont été jusqu’ici largement insuffisantes, face à la gravité de la situation démographique de notre profession ! En effet, afin d’éviter la mort annoncée de notre spécialité, le Ministère de la Santé et des Solidarités nous a offert, après des années de négociations, une « option Médecine Générale » au sein du Conseil National des Universités (CNU). C’est un premier pas, certes, mais qui reste vain car il n’existe aucun enseignant titulaire de Médecine Générale en France pour représenter la spécialité au sein de ce Conseil. Et que dire du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, qui ne propose rien, ne semblant visiblement pas vouloir comprendre le problème ! Cette attitude est plus que critiquable, elle est honteuse !
 
C’est pourquoi, en réaction à ce silence coupable, les Internes de Médecine Générale ont décidé de passer à l’offensive !
 
Dans la droite ligne du mouvement de grève des enseignants débuté le 9 novembre, l’ISNAR-IMG appelle tous les Internes de Médecine Générale à se rassembler le Jeudi 7 Décembre, jour de grève nationale, à Paris, pour manifester devant le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
 
Nous appelons toutes les structures du monde de la Médecine Générale à venir nous soutenir, afin de faire entendre notre voix aux sourdes oreilles ministérielles.
 
Cette journée nationale d’action de l’ISNAR-IMG ne sera que la première étape vers l’aboutissement de nos revendications. Chaque Faculté se mobilisera ensuite, de la manière qui lui convient le mieux : manifestation régionale, grève des gardes hospitalières, jour de grève hebdomadaire…
 
C’est parce que nous aimons notre métier, et parce que nous croyons en son avenir, que nous sommes prêts à aller jusqu’au bout pour obtenir notre Filière Universitaire !
Pour le Bureau de l’ISNAR-IMG,
Laurent DISSARD, Porte Parole.

Au nom de la revalorisation de la Médecine Générale, le Bureau National du Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) réaffirme son soutien au mouvement des généralistes enseignants débuté le jeudi 9 novembre 2006.

Après l'échec des mesures gouvernementales destinées à lutter contre les effets négatifs du dispositif du médecin traitant sur les jeunes installés en Médecine Générale, le Bureau National du SNJMG demande aux ministères concernés (Education Nationale et Santé) un calendrier des modalités d'application et un engagement ferme sur le budget nécessaire à la réussite des textes de lois créant la filière universitaire de Médecine Générale.


Cette réforme majeure de la formation initiale ne doit pas être une décision sans lendemain. Elle doit s'inscrire dans un mouvement de redéfinition de notre discipline ; une discipline traitée à égalité avec les autres et ouverte sur les autres, polymorphe, inventive, décomplexée, exigeante, ne méprisant aucun parcours professionnel.

Aussi, le SNJMG propose à tous les internes, remplaçants et médecins généralistes (qu'ils soient enseignants ou non) de participer à une manifestation unitaire le 07 décembre 2006 pour la revalorisation de notre discipline.

Paris, le 20.11.06