7 Novembre 2013
La HAS ne reconnaît pas d’utilité au dosage de vitamine D* en routine
Le traitement par vitamine D est nécessaire dans certaines situations cliniques, pour autant dans la plupart des cas, doser cette vitamine dans le sang n’apporte pas de renseignements utiles pour les professionnels de santé. On assiste toutefois à une augmentation du nombre de dosage sanguins de la vitamine D. Dans ce contexte, la Haute Autorité de Santé (HAS) publie aujourd’hui un état des lieux de l’utilité établie du dosage sanguin de la vitamine D dans la prise en charge des patients.
La HAS a évalué l’utilité de réaliser un examen biologique recherchant la quantité de vitamine D (25 OHD) dans le sang dans différentes situations cliniques pour prévenir, suivre ou traiter des pathologies éventuellement associées. La HAS précise que ce travail n’a pas porté sur l’intérêt d’un traitement par vitamine D, ni sur les doses à utiliser.
Doser la vitamine D ne présente aucune utilité démontrée dans un grand nombre de situations cliniques
Les situations cliniques analysées par la HAS et pour lesquelles elle conclut à une absence d’utilité du dosage sanguin en vitamine D sont les suivantes : mortalité, chute, performance fonctionnelle, cancer colorectal, cancer du sein, cancer de la prostate, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires, allergie, maladies auto-immunes, diabète de type II, maladie rénale chronique, grossesse, maladies infectieuses, performances cognitives, profil lipidique, mucoviscidose. Les données recueillies lors de cette évaluation fondée sur l’analyse de la littérature et la position des experts d’un groupe de travail ne permettent pas de déterminer une utilité clinique du dosage de vitamine D.
Concernant les personnes à risque de fracture, la HAS relève une étude suggérant un intérêt du dosage de la vitamine D chez les personnes âgées, mais encore trop peu étayée pour que la HAS puisse recommander le dosage systématique dans cette situation.
Un dosage à réserver à ce jour à des indications limitées
La HAS recommande de réserver le dosage sanguin de vitamine D au diagnostic de rachitisme et d’ostéomalacie, aux mentions des AMM** des médicaments de l’ostéoporose et à certaines situations particulières : personnes âgées faisant des chutes répétées, suivi ambulatoire de l’adulte transplanté rénal au-delà de 3 mois après transplantation, traitement chirurgical de l’obésité chez l’adulte.
La nécessité de mener des études, particulièrement dans le cas des personnes à risque de fracture
La HAS recommande donc la réalisation d’études de qualité sur l’utilité du dosage, dans toutes les situations pour lesquelles les données disponibles sont aujourd’hui insuffisantes pour en apporter la preuve. Dans le cas des personnes à risque de fracture,la HAS recommande des études visant notamment à confirmer l’existence d’une valeur seuil utile à la décision thérapeutique.
* La vitamine D est une hormone synthétisée dans l'organisme humain à partir d'un dérivé du cholestérol sous l'action des rayonnements UVB de la lumière. La vitamine D joue un rôle majeur dans la croissance et la minéralisation osseuse.
** AMM : Autorisation de mise sur le marché
En savoir +
Utilité clinique du dosage de la vitamine D - Rapport d'évaluation
Mis en ligne le 30 oct. 2013
Sa fonction principale, contribuer à l’absorption du calcium et du phosphate pour maintenir nos os en bonne santé.
La vitamine D, dont 90% sont générés à partir de la lumière du soleil, est donc indispensable à la densité osseuse, cependant, cette méta-analyse de l'Université d'Auckland (Nouvelle-Zélande) suggère, à nouveau, que cette tendance généralisée à la supplémentation dans la prévention de l'ostéoporose hors facteurs de risque spécifiques de carence, est tout à fait inappropriée.
En deux mots, les suppléments de vitamine D, dans ce cas, n’auraient aucune efficacité ou presque.
Conclusions dans le Lancet.
http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(13)61647-5/abstract
Ce n’est pas la première méta-analyse à parvenir à ces conclusions, une Cochrane Review (2011) menée sur plus de 50 études portant sur un total de 90.000 personnes n’avait abouti qu’à un bénéfice très modeste chez les personnes qui prenaient une supplémentation en vitamine D3.