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8 Février 2010
Jeudi 11 Mars
Journée médecine morte
La disparition programmée de la médecine générale et de certaines spécialités :
Il n’y a plus qu’une installation (et encore) pour dix départs en retraite. Les jeunes médecins ne vont même plus dans des zones géographiques privilégiées, ils trouvent des emplois salariés moins stressants, et mieux rémunérés en rapport au temps passé, d’autres entreprennent une « carrière » de médecin remplaçant (ce qui leur permet un exercice plus souple de la médecine sans les contraintes administratives de la fonction).
Le pire est que lorsqu’un médecin se retrouve seul pour une trop grande population, il prend peur et dévisse sa plaque.
Le mépris des pouvoirs publics :
L’exemple de l’épidémie de grippe a bien montré le mépris des pouvoirs publics à l’encontre des médecins généralistes. Vous nous en avez souvent parlé spontanément. Nous avons subi tour à tour une manque de concertation, l’envoi de recommandations non argumentées et surtout exclusion de la vaccination des patients fragiles ou ne pouvant se déplacer.
L’Etatisation de la santé :
D’autres agressions s’accumulent et s’amplifient d’année en année.
-Avalanche de paperasserie rallongeant le temps de la consultation ou nous obligeant à rester dans notre bureau tard le soir, arrêt sans préavis des prises en charge en maladie longue durée, nous obligeant à régler ces problèmes en urgence, quand les véritables urgences pour nous sont d’abord de vous soigner.
-Harcèlement administratif et convocation de plus en plus fréquente des médecins accusés de trop prescrire, de trop faire d’arrêts de travail, de kinésithérapie ou de bons de transports dans des tribunaux de la sécurité sociale, suivie de mises à pied systématiques.
-Suppression en 2005 de l’Option Médecin Référent et refus de tout nouveau modèle d’organisation de la profession.
-La non reconnaissance de la spécialité de Médecine Générale, inscrite pourtant dans la loi.
Sous le prétexte de baisse démographique, plutôt que de nous décharger du travail administratif, et d’accepter nos propositions de réorganisation, l’Etat légifère pour que certains de nos actes médicaux soient pratiqués par des paramédicaux .Nous ne sommes pas opposés au principe de la délégation d’acte mais sous la coordination et à la demande du médecin et non en accès direct.
Comme vous le savez, votre médecin généraliste ne soigne pas un symptôme ou une maladie, il soigne un patient dans son environnement. Ce patient a une histoire médicale qui lui est propre. Il s’agit d’un savoir faire qui s’acquiert sur des années de pratique et repose aussi sur la relation de confiance médecin-patient. C’est cette médecine que vous appréciez tous les jours et en qui vous mettez toute votre confiance qui est en danger aujourd’hui.
Finalement c’est notre indépendance qui est clairement en jeu. Or la perte de cette indépendance vis-à-vis des caisses d’assurance maladie, de l’Etat et de l’industrie pharmaceutique impactera tôt ou tard la qualité de nos soins et in fine votre santé.
Nous ne pouvons plus rester passifs.
Pour tirer la sonnette d’alarme, les médecins bretons,
dans un premier temps, ont décidé de faire
le jeudi 11 Mars une journée médecine morte.
Une journée sans votre médecin, ça peut être grave ;
Un avenir sans médecine de proximité,
c’est dramatique.