8 Mai 2014
Découvrez tous les changements du calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2014
1. Introduction
Le nouveau calendrier des vaccinations et des recommandations vaccinales 2014 comporte de nombreuses modifications par rapport au calendrier vaccinal 2013.
Nous proposons dans cet article une revue exhaustive et une analyse de ces modifications.
La première de ces modifications est la publication du calendrier vaccinal 2014 directement sur le site du Ministère des Affaires sociales et de la Santé et non plus dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), revue éditée par l'Institut de veille sanitaire.
C'est en effet la Ministre des Affaires sociales et de la santé qui est en charge de l'élaboration de la politique de santé, et en particulier du calendrier des vaccinations et des recommandations vaccinales. Le calendrier vaccinal reste toutefois accessible depuis le site Internet de l'Institut.
Afin de faciliter la lecture de cet article, les évolutions des recommandations vaccinales ont été signalées dans le présent texte en gras.
2. Recommandations vaccinales classées par maladies
2.1. Coqueluche
Données épidémiologiques
En France, selon les données de surveillance du Réseau Renacoq, 3.318 cas de coqueluche confirmés sont chez des enfants de moins de 6 mois ont été notifiés de 1996 à 2012. Dix-huit pour cent de ces enfants ont été admis en réanimation. De 1979 à 2011, 114 décès par coqueluche (moyenne de 3 décès par an) sont survenus chez les enfants de moins d'un an et majoritairement chez ceux de moins de 3 mois. Par ailleurs, environ 30 épisodes de cas groupés de coqueluche surviennent en France chaque année, principalement dans les services de soins de courte durée recevant des adultes et des enfants.
Stratégie du cocooning
L'évolution du calendrier 2014 concerne principalement la vaccination contre la coqueluche de l'adulte, dans le cadre de la stratégie du cocooning. Cette stratégie vise à protéger les nourrissons les plus jeunes (âgés de moins de 6 mois) qui sont à risque de présenter des complications de la coqueluche.
Recommandations générales
Celles-ci n'ont pas été modifiées chez l'enfant, depuis l'important changement introduit en 2013 (schéma 2 + 1 au lieu du schéma 3+1 en 2012, avec désormais une dose à 2 mois et une autre à 4 mois, suivie d'un rappel à 11 mois).
A noter cependant une phrase peu commentée mais qui a son importance : il est précisé que la première dose doit être réalisée à 2 mois (8 semaines).
La précision 8 semaines a pour objectif d'inciter à vacciner suffisamment tôt afin de réduire le risque de survenue d'une coqueluche avant l'obtention de la protection vaccinale, la maladie étant particulièrement fréquente et sévère, voire mortelle, à cet âge. D'autres pays, par cette simple mention, ont réussi à réduire de manière significative le délai de réalisation de la vaccination entre le début du 2ème mois et la première dose.
Chez l'adulte n'ayant pas reçu de vaccination contre la coqueluche au cours des cinq dernières années, un rappel coquelucheux avec le vaccin quadrivalent dTcaPolio (valences : diphtérique avec une dose réduite d'anatoxine ; tétanique ; coquelucheuse acellulaire avec une dose réduite d'antigènes ; poliomyélitique) est recommandé, à l'occasion du rappel dTPolio fixé à l'âge de 25 ans, comme en 2013.
Cependant, il est précisé en 2014 que pour les personnes âgées de plus de 25 ans n'ayant pas reçu ce rappel, un rattrapage avec un vaccin dTcaPolio pourra être proposé jusqu'à l'âge de 39 ans révolus.
Autre nouveauté : il est désormais recommandé de respecter un intervalle de 10 ans chez l'adulte entre une coqueluche documentée et une revaccination coquelucheuse, compte tenu de la durée limitée de protection conférée par la maladie elle-même. Cette recommandation n'existait pas en 2013.
Recommandations particulières
Il s'agit de l'évolution des recommandations dans le cadre de la stratégie du cocooning.
Les recommandations vaccinales visent à mettre à jour la vaccination contre la coqueluche des adultes ayant un projet parental, les personnes dans l'entourage de nourrissons (parents, fratrie) au cours de la grossesse, en post-partum immédiat, dont la mère à vacciner si possible avant la sortie de la maternité.
Le calendrier vaccinal 2014 précise les modalités de cette vaccination dans le cadre de la stratégie du cocooning :
les personnes non antérieurement vaccinées, ou n'ayant pas reçu de vaccin contre la coqueluche depuis l'enfance, doivent recevoir une dose de vaccin quadrivalent dTcaPolio (Repevax ou Boostrixtetra).
pour l'adulte qui sera à nouveau en situation de cocooning, une dose de vaccin tétravalent dTcaPolio sera à nouveau à proposer si la dernière vaccination contre la coqueluche date de plus de 10 ans.
Le délai entre l'administration de vaccin dTPolio et dTcaPolio a été ramené à un mois dans le calendrier vaccinal 2014, il était de deux ans en 2013.
En milieu professionnel, les catégories de professionnels éligibles à la vaccination contre la coqueluche ont été précisées : tous les personnels soignants dans leur ensemble, les étudiants des filières médicales et paramédicales, les professionnels chargés de la petite enfance, les assistants maternels et les personnes effectuant régulièrement du baby sitting.
Le schéma vaccinal comprend une dose de vaccin dTcaP chez les professionnels non antérieurement vaccinés ou n'ayant pas recu de vaccin coquelucheux depuis l'enfance. Par la suite, les rappels comportant la valence coqueluche (dTcaPolio) seront administrés aux âges de 25, 45, 65 ans.
Ainsi, la limitation à une seule dose de vaccin dTcaPolio à l'âge adulte n'est plus justifiée, au vu des récentes données de tolérance et d'immunogénicité des formulations pour adultes des vaccins contre la coqueluche.
2.2. Tétanos
Le tétanos reste une maladie sévère pouvant conduire au décès malgré une vaccination efficace et bien tolérée disponible en France depuis plus de 60 ans. Dans notre pays, cette maladie affecte principalement les personnes les plus âgées (de 2000 à 2012, 84 % des 205 cas déclarés avaient 70 ans et plus et 72 % étaient des femmes, classiquement moins protégées que les hommes).
Le calendrier vaccinal 2014 actualise la recommandation de la prévention du tétanos dans le cadre de la prise en charge des plaies suivant les données de persistance à long terme des anticorps antitétaniques, précédemment présentées dans le calendrier vaccinal 2013.
La recommandation ne tient pas compte du résultat de tests sérologiques antitétaniques réalisés en contexte d'urgence, compte tenu de leurs performances diagnostiques insuffisantes.
En revanche, la recommandation vaccinale est fonction du type de blessure (mineure, majeure) et de l'historique vaccinal de la personne vis-à-vis du tétanos.
La vaccination tétanique est à jour si le vaccin tétanos a été administré depuis moins de 20 ans chez les personnes âgées de moins de 65 ans, ou depuis moins de 10 ans chez les personnes âgées de 65 ans et plus.
2.3. Fièvre jaune
En France, la Guyane est le seul département où la vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire pour les personnes âgée d'un an et plus. La question de l'administration de doses de rappel contre la fièvre jaune s'est posée après l'affirmation en novembre 2013, par l'Organisation Mondiale de la Santé, qu'une dose unique de vaccin contre la fièvre jaune était suffisante pour conférer une immunité protectrice tout au long de la vie.
Cependant, le Haut Conseil de la santé publique n'a pas recommandé (avis du 14 février 2014), dans l'état actuel des connaissances, la suppression des rappels décennaux de vaccins contre la fièvre jaune pour les personnes résidant en Guyane ou celles de la métropole qui doivent s'y rendre. Cet avis serait reconsidéré si le Règlement sanitaire international était modifié.
2.4. Hépatite B
En France, bien que 80 % des expositions à risque soient ciblées par les recommandations vaccinales, le nombre de personnes porteuses de l'Ag HBs, témoin d'une infection due au virus de l'hépatite B (VHB), était estimé à 280.000 en 2010.
Recommandations particulières
En 2014, il est précisé que la pertinence d'un contrôle de l'immunité pour les personnes vaccinées, en dehors de celles exerçant des activités professionnelles ou bénévoles, susceptibles de les exposer au VHB, des personnes susceptibles de recevoir des transfusions massives ou itératives ou des médicaments dérivés du sang et des personnes candidates à une greffe d'organe, est à examiner au cas par cas en fonction de l'intensité de l'exposition et de la présence de facteurs de non-réponse à la vaccination.
En 2013, le contrôle de l'immunité n'était envisagé que pour les personnes vaccinées après l'âge de 25 ans. Ce n'est donc plus le cas aujourd'hui. Ce sont tous les facteurs de non réponse à la vaccination (âge mais aussi obésité et tabagisme), ainsi que le niveau d'exposition au VHB, qui doivent être pris en compte avant de décider ou non de contrôler le titre des anticorps anti-HBs.
Recommandations vaccinales en milieu professionnel
La vaccination contre l'hépatite B est obligatoire pour toutes les personnes exerçant une activité professionnelle les exposant à des risques de contamination.
Le calendrier vaccinal 2014 prend en compte l'arrêté du 2 août 2013, qui modifie les modalités de preuve de l'immunisation contre l'hépatite B. Celles-ci, détaillées dans les annexes I et II de cet arrêté, incluent :
la suppression des conditions d'âge pour le contrôle de l'immunisation,
l'établissement de la preuve de l'immunisation par un contrôle sérologique systématique,
la possibilité pour les personnes immunisées par la maladie d'intégrer les filières de formation aux professions listées dans l'arrêté du 6 mars 2007.
L'annexe I précise les conditions d'immunisation :
I. les personnes visées à l'article L.3111-4 sont considérées comme immunisées contre l'hépatite B si elles produisent une attestation médicale comportant un résultat, même ancien, indiquant la présence, dans le sérum, d'anticorps anti-HBs à une concentration supérieure à 100 UI/l ;
II. si les personnes susmentionnées ne présentent pas le résultat mentionné au I, il est effectué un dosage des anticorps anti-HBc et des anticorps anti-HBs en vue de la délivrance d'une attestation médicale attestant ou non de l'immunisation contre l'hépatite B.
Un algorithme présenté dans le tableau 3.9 détaille les différentes situations sérologiques pouvant être rencontrées et la conduite à tenir pour chacune d'elle.
Si l'antigène HBs et/ou une charge virale sont détectables dans le sérum, la personne est infectée par le virus de l'hépatite B, sa vaccination n'est pas requise.
L'annexe II détermine la conduite à tenir face à une personne « non répondeuse » à la vaccination contre l'hépatite B, bien qu'ayant reçu un schéma complet de vaccination. Si malgré les injections complémentaires (correspondant généralement à un total de 6 doses, sauf cas particuliers), la personne présente toujours un taux d'anticorps anti-HBs inférieur à 10 UI/l elle est considérée comme « non répondeuse » à la vaccination.
Elle pourra être admise dans un établissement d'enseignement ou en poste, mais elle sera soumise à une surveillance au moins annuelle des marqueurs sériques du virus de l'hépatite B.
Une instruction datée du 24/01/2014 détaille les modalités d'application de l'arrêté du 2 août 2013.
Schéma vaccinal accéléré
L'obtention très rapide d'une protection vaccinale peut être souhaitable dans certaines circonstances (départ imminent en zone d'endémie, personnes détenues). Dans ces cas, un schéma accéléré comportant l'administration de 3 doses en 21 jours en primovaccination suivies d'un rappel à 12 mois pour assurer une protection à long terme peut être proposé.
Le schéma de primo-vaccination accéléré est J0-J7-J21 avec le vaccin ENGERIX B® 20 microgrammes/1 ml et J0-J10-J21 avec le vaccin GENHEVAC B Pasteur® 20 microgrammes /0,5 ml. Ce schéma vaccinal accéléré n'est donc valable que pour les adultes immunisés avec les vaccins Engerix B 20 µg et Genhevac B 20 µg, compte tenu de leurs dossiers d'autorisation de mise sur le marché.
Une autre modification a été introduite dans le tableau des recommandations vaccinales spécifiques chez les personnes immunodéprimées : il est maintenant précisé que ce nouveau schéma accéléré est recommandé pour les patients en attente de transplantation d'organe solide.
Le schéma accéléré classique incluant 3 injections administrées à un mois d'intervalle et une 4ème dose 12 mois plus tard a été abandonné.
2.5. Infections invasives à méningocoque
L'évolution du calendrier 2014 prend en compte la disponibilité du nouveau vaccin contre les infections invasives à méningocoques de sérogroupe B Bexsero. Il faut noter que la nomenclature désignant les sérogroupes du méningocoque a changé. On écrit maintenant sérogroupe W au lieu de sérogroupe W135.
Recommandations particulières
Les personnes présentant un déficit en fraction terminale du complément, recevant un traitement anti-C5A, porteuses d'un déficit en properdine, ayant une asplénie fonctionnelle ou anatomique, ou ayant recu une greffe de cellules souches hématopoiétiques sont particulièrement à risque d'infections bactériennes invasives dont celles dues aux différents sérotypes de méningocoque.
Ainsi, à la recommandation de les vacciner contre les sérotypes A,C,Y et W avec l'un des deux vaccins quadrivalents Menveo ou Nimenrix , s'est ajoutée la recommandation de les vacciner contre le sérotype B avec Bexsero.
Le nouveau calendrier vaccinal ne précise pas dans quel ordre il faut administrer le vaccins contre les méningocoques A, C, Y, W et le vaccin contre le méningocoque B. Cependant, étant donné que le vaccin quadrivalent ne requiert qu'une seule dose, il semble logique de vacciner d'abord contre les méningocoques A,C,Y,W , puis, après un délai d'un mois, contre le méningocoque B. Cette dernière vaccination nécessite en effet une primovaccination (2 à 3 doses de Bexsero selon l'âge de la personne à vacciner), suivie d'une dose de rappel pour les enfants âgés de 2 à 23 mois. Dans le cas particulier des greffés de moelle, il est recommandé d'administrer deux doses d'un vaccin méningocoque C conjugué à un mois d'intervalle avant d'administrer un mois plus tard le vaccin quadrivalent conjugué A, C, Y, W.
La vaccination contre les infections invasives à méningocoque de sérogroupe B est recommandée pour des populations cibles dans le cadre de situations spécifiques notamment épidémique et d'hyperendémie. De telles situations ont été prises en compte dans certains cantons des départements de Seine Maritime, de la Somme et de la Manche et dans deux cantons des Pyrénées Atlantiques. Le but est de contrôler la diffusion d'une souche bactérienne hypervirulente.
A ce jour, la vaccination n'est pas recommandée pour les sujets contacts de cas sporadiques dus au sérogroupe B en sus de la chimioprophylaxie, qui représente le moyen le plus efficace de prévention des cas secondaires. Les modalités de mise en oeuvre de la vaccination et de la chimioprophylaxie seront définies dans l'instruction n° DGS/RI1/2011/33 du 27 janvier 2011, actuellement en cours de révision.
Recommandation en milieu professionnel
Elle vise à protéger les personnels des laboratoires de recherche travaillant spécifiquement sur le méningocoque. Pour ces professionnels exposés, en plus de la vaccination contre les infections invasives de sérogroupes A,C,Y et W, la vaccination contre le méningocoque B est également recommandée.
2.6. Infections à papillomavirus humains (HPV)
Plus de 3.000 nouveaux cas de cancer du col de l'utérus sont survenus en France en 2012, entrainant environ 1.000 décès. La prévention repose sur deux stratégies : le dépistage par le frottis cervico-utérin des lésions précancéreuses, qui précédent l'apparition de cancers invasifs, et la vaccination contre les sétotypes oncogènes de papillomavirus humains le plus souvent en cause.
Recommandations générales
La vaccination est recommandée en France pour toutes les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans avec rattrapage entre 15 et 19 révolus.
L'actualisation du calendrier vaccinal 2014 concerne les schémas vaccinaux, compte tenu de l'évolution des autorisations de mise sur le marché des vaccins Gardasil et Cervarix. En effet, ces vaccins peuvent être administrés en deux doses espacées de 6 mois chez les jeunes filles âgées de 11 à 13 ans révolus pour Gardasil et chez les jeunes filles de 11 à 14 ans révolus pour Cervarix.
Au-delà de ces âges, la vaccination comporte 3 doses vaccinales.
Le fait que les classes d'âge diffère pour les 2 vaccins est liée aux études conduites auprès de jeunes filles d'âges différents.
2.7. Infections invasives à pneumocoque
Depuis l'utilisation du vaccin pneumococcique 7-valent conjugué (Prevenar), puis en 2010 du vaccin 13-valent conjugué (Prévenar 13, dirigé contre 13 sérotypes de Streptococcus pneumoniae : 1, 3, 4, 5, 6A, 6B, 7F, 9V, 14, 18C, 19A, 19F et 23F), la fréquence des infections invasives à pneumocoque a diminué dans tous les groupes d'âge de 2008 à 2012, montrant ainsi le bénéfice de la vaccination. Le taux d'incidence des infections invasives à pneumocoque était de 13 cas pour 100.000 personnes en 2011, et de 11,2 cas pour 100.000 personnes en 2012.
Recommandations particulières
En 2013, les tranches d'âge au sein desquelles le vaccin Prevenar 13 peut être utilisé ont évolué, pour concerner finalement tous les individus âgés d'au moins six semaines. Les conditions de remboursement prennent en compte cette évolution : Prevenar 13 est pris en charge par l'Assurance maladie pour les populations définies par les recommandations particulières.
La présentation de ces recommandations a été simplifiée en 2014, puisqu'elles ne concernent qu'une seule catégorie d'âge : les personnes à risque âgées de plus de deux ans (avis du 25/04/2013). Au sein de cette tranche d'âge, deux sous-catégories sont distinguées selon l'existence ou non d'une immunodépression :
a) Immunodéprimés (patients concernés par les recommandations de vaccination des immunodéprimés et patients atteints de syndrome néphrotique)
aspléniques ou hypospléniques (incluant les drépanocytoses majeures),
atteints de déficits immunitaires héréditaires,
infectés par le VIH, quel que soit le statut immunologique,
sous chimiothérapie pour tumeur solide ou hémopathie maligne,
transplantés ou en attente de transplantation d'organe solide,
greffés de cellules souches hématopoïétiques,
traités par immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie pour une maladie auto-immune ou inflammatoire chronique,
atteints de syndrome néphrotique.
b) Non immunodéprimés porteurs d'une maladie sous-jacente prédisposant à la survenue d'une infection invasive à pneumocoque
cardiopathie congénitale cyanogène, insuffisance cardiaque,
insuffisance respiratoire chronique, bronchopneumopathie obstructive, emphysème,
asthme sévère sous traitement continu,
insuffisance rénale,
hépatopathie chronique d'origine alcoolique ou non,
diabète non équilibré par le simple régime,
patients présentant une brèche ostéo-méningée, un implant cochléaire ou candidats à une implantation cochléaire.
Actualisation des schémas de vaccination contre le pneumocoque
a) Pour l'ensemble des enfants jusqu'à l'âge de 2 ans
les enfants âgés de 2 mois à 6 mois : une dose de vaccin conjugué 13-valent (Prevenar 13) à 2 mois (8 semaines) et à 4 mois avec une dose de rappel à 11 mois ;
les enfants âgés de 7 à 11 mois non vaccinés antérieurement : deux doses de vaccin conjugué 13-valent à deux mois d'intervalle et un rappel un an plus tard ;
les enfants âgés de 12 à 23 mois non vaccinés antérieurement : deux doses de vaccin conjugué 13-valent à au moins deux mois d'intervalle.
b) Pour les prématurés et les nourrissons à risque élevé d'infection invasive à pneumocoque : une dose de vaccin conjugué 13-valent (Prevenar 13) à 2 mois (8 semaines), 3 et 4 mois avec un rappel à l'âge de 11 mois.
c) Pour les enfants à risque élevé d'infection invasive à pneumocoque âgés de 2 ans à moins de 5 ans (soit 59 mois au plus), cf. avis du 25/04/2013
non vaccinés antérieurement avec le vaccin conjugué 13-valent (Prevenar 13) : deux doses de vaccin conjugué 13-valent à deux mois d'intervalle, suivies d'une dose de vaccin polyosidique 23-valent (Pneumo-23) au moins deux mois après la deuxième dose de vaccin 13-valent ;
vaccinés avant l'âge de 24 mois avec le vaccin conjugué 13-valent : une dose de vaccin polyosidique 23-valent.
d) Pour les enfants âgés de 5 ans et plus, les adolescents et les adultes immunodéprimés, atteints de syndrome néphrotique, porteurs d'une brèche ostéo-méningée, d'un implant cochléaire ou candidats à cette implantation non vaccinés antérieurement (avis du 25/04/2013) :
une dose de conjugué 13-valent (Prevenar 13) suivie 8 semaines plus tard d'une dose de vaccin polyosidique 23-valent (Pneumo-23) ;
pour ceux qui ont été vaccinés depuis plus de 3 ans avec le vaccin polyosidique 23-valent : une dose de vaccin conjugué 13-valent suivie, 8 semaines plus tard, d'une dose de vaccin polyosidique 23-valent ;
pour certaines personnes immunodéprimées, le schéma vaccinal est précisé dans le rapport sur la vaccination des immunodéprimés. Les personnes ayant bénéficié d'une greffe de cellules souches hématopoïétiques devraient recevoir un schéma vaccinal de primovaccination en trois doses avec le vaccin conjugué 13-valent suivies d'une dose de vaccin polyosidique 23-valent.
e) Pour les enfants âgés de plus de 5 ans et les adultes présentant un risque élevé d'infection invasive à pneumocoque en dehors d'une immunodépression, d'une brèche ostéo-méningée ou d'un implant cochléaire ou candidat à une implantation, une dose de vaccin polyosidique 23-valent.
Il est clairement signalé qu'il n'existe pas actuellement de données permettant de recommander la pratique de revaccinations ultérieures (il était précisé en 2013 que l'utilité de la revaccination nécessitait une réévaluation).
2.8. Rougeole, oreillons, rubéole
Recommandations générales
Chez les nourrissons, le schéma vaccinal consistant à administrer une dose du vaccin trivalent contre la rougeole, les oreillons et la rubéole à l'âge de 12 mois et une seconde dose entre 16 et 18 mois n' a pas changé.
Cependant, l'âge auquel les enfants doivent avoir reçu ces 2 doses a été défini à 18 mois dans le calendrier 2014 au lieu de 24 mois dans le précédent calendrier.
L'objectif est d'obtenir plus rapidement une couverture vaccinale suffisante pour contrôler la circulation du virus de la rougeole. La couverture vaccinale doit être au moins égale à 95 % pour une dose vaccinale et 80 % pour deux doses afin d'être en mesure d'éliminer la rougeole en France. En 2011, la couverture vaccinale était respectivement de 89,4 % et 67,3% pour une et deux doses chez les enfants âgés de 24 mois en France.
Recommandation autour d'un cas de rougeole
La recommandation d'administrer une dose de vaccin monovalent contre la rougeole (Rouvax est le seul vaccin disponible en France) dans les 72 heures suivant le contact présumé, chez les nourrissons âgés de 6 à 9 mois dans le calendrier 2013 est désormais étendue aux nourrissons âgés de 6 à 11 mois.
Cette dose de vaccin a pour objectif d'éviter la survenue de la maladie. L'extension de l'âge de cette recommandation a pris en considération l'absence de données d'efficacité et de tolérance des deux vaccins -trivalents rougeole-oreillons-rubéole (Priorix et M-M-RVaxPro) chez les enfants âgés de 9 à 11 mois.
Ultérieurement, ces enfants âgés de 6 à 11 mois recevront deux doses d'un vaccin trivalent rougeole-oreillons-rubéole : une première dose à l'âge de 12 mois et la seconde dose entre 16 et 18 mois.
Recommandations en situation de cas groupés d'oreillons dans une collectivité
Plusieurs épisodes récents de cas groupés d'oreillons ont été rapportés dans des collectivités d'enfants et d'adultes jeunes (école, université, caserne, club sportif). Afin de pouvoir contrôler la diffusion de la maladie, il est recommandé de vérifier la mise à jour du statut vaccinal à deux doses du vaccin trivalent rougeole-oreillons-rubéole et de proposer systématiquement une 3ème dose si la seconde dose a été administrée depuis plus de 10 ans.
2.9. Varicelle
La recommandation de vacciner contre la varicelle dans les 3 jours suivant l'exposition à un patient avec éruption est à proposer aux personnes immunocompétentes sans antécédent de varicelle dès l'âge de 12 ans et non plus à partir de 18 ans, afin de pouvoir contrôler la diffusion de cette maladie, très contagieuse dans l'entourage du cas.
2.10. Maladies non incluses dans le calendrier vaccinal 2014
Les recommandations de vaccination contre les gastroentérites à rotavirus et vis à vis du zona n'ont pas été intégrées dans le calendrier vaccinal 2014.
En effet, la Haute Autorité de Santé n'avait pas encore donné, en avril 2014, son avis à l'inscription des deux vaccins contre les rotavirus sur la liste des spécialités médicales remboursables pour les assurés sociaux.
Concernant le zona, le vaccin Zostavax n'est actuellement pas disponible en France.
2.11. Maladies pour lesquelles aucun changement des recommandations vaccinales n'a été effectué
Les recommandations vis à vis de la diphtérie, la poliomyélite, la grippe saisonnière, les infections invasives à Haemophilus influenzae de type b, l'hépatite A, la leptospirose, la rage, la tuberculose, la typhoide sont identiques à celles du calendrier 2013.
Notons enfin quelques changement sémantiques : "homosexuels masculins" a été remplacé par "hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes" (HSH) ; "toxicomanes utilisant des drogues parentérales" a été remplacé par "usagers de drogues par voie parentérale".
3. Tableaux
Les tableaux synotiques à la fin du document du calendrier vaccinal 2014 présentent les différents schémas vaccinaux recommandés en population générale et les noms commerciaux des vaccins faisant l'objet de recommandations. Les maladies à prévention vaccinale sont regroupés en familles partageant des textes ou des fonds colorés communs.
La présentation sous la forme de tableaux des principaux calendriers de vaccination est directement accessible sur MesVaccins.net.
Le tableau des recommandations vaccinales spécifiques chez les personnes immunodéprimées a pris en compte la disponibilité du vaccin contre le méningocoque B Bexsero.
Une coquille s'est glissée dans le tableau des vaccinations en milieu professionnel : la vaccination contre la rougeole y est indiquée comme étant obligatoire pour les professionnels des établissements ou organismes de prévention ou de soins, alors qu'il s'agit d'une recommandation.
Suivant l'évolution des autorisations de mise sur le marché des vaccins et des recommandations, les schémas vaccinaux ont été actualisés pour la coqueluche, l'hépatite B, les infections à papillomavirus, les infections invasives à pneumocoque, les oreillons, la rougeole et la varicelle.
Références
Ministère de la santé
Haut Conseil de la santé publique
https://www.mesvaccins.net/textes/Calendrier_vaccinal_2014.pdf