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Frédéric van Roekeghem (Uncam) : la tension qui pointe
LE QUOTIDIEN - Pourquoi avoir refusé d'aborder les revalorisations tarifaires qui avaient été programmées au 1er janvier 2006 ?
FREDERIC VAN ROEKEGHEM - La convention est très claire ! Elle dit que les nouvelles revalorisations sont prévues sous réserve de l'atteinte des objectifs de maîtrise médicalisée, ainsi que quelques conditions complémentaires, et dans le cadre d'un bilan d'étape annuel qui doit définir les engagements de maîtrise pour l'année suivante. Ce n'est pas un hasard si nous avons rassemblé tout cela dans un chapitre unique. C'est un tout indivisible. Or, à ce stade, nous n'étions à la fois pas tout à fait au bout des objectifs de l'année 2005, compte tenu du démarrage de la convention au mois de février, et pas encore opérationnels pour fixer les engagements de maîtrise médicalisée pour 2006, faute de discussions techniques suffisantes avec nos partenaires. La convention suivra son cours, mais il ne faut pas tronquer son contenu.
La Csmf parle d'échec des négociations. Elle affirme que les médecins libéraux ont réalisé leur part de contrat et qu'ils avaient droit aux revalorisations dès le 1er janvier...
Chacun peut se former son opinion en lisant lui-même la convention... L'assurance-maladie reconnaît l'engagement des médecins libéraux dans la maîtrise médicalisée. Elle dit simplement que nous devons finaliser notre effort commun, dans les semaines qui viennent, pour aborder ce bilan d'étape dans des conditions satisfaisantes.
Reste que la Csmf a déjà prévenu que les nouvelles dispositions tarifaires s'appliqueront le 12 février au plus tard. Comment réagissez-vous ?
Je comprends qu'elle souhaite que nous abordions le bilan d'étape annuel dans les meilleurs délais. Cela suppose de se mettre très rapidement au travail. C'est pourquoi nous avons prévu une réunion dès le 11 janvier, qui sera suivie d'une deuxième réunion vers la fin du mois de janvier, après que le conseil de l'Uncam (Union nationale des caisses d'assurance-maladie) aura fixé ses priorités conventionnelles, en particulier le contenu de l'évolution du médecin traitant. Plus nous aurons travaillé, début janvier, sur les engagements de maîtrise médicalisée 2006, plus nous serons opérationnels pour boucler le bilan d'étape annuel et examiner les revalorisations. Je mets donc deux conditions : intensifier notre effort dans les semaines qui viennent pour nous rapprocher le plus possible des objectifs 2005 ; et être capables de définir les priorités de maîtrise 2006 pour que le point d'étape soit complet.
Les revalorisations ne sont donc pas renvoyées aux calendes grecques.
Ce n'est pas mon discours et, à mon avis, ce n'est pas ce qui va se réaliser. Mais nous appliquons la convention de manière rigoureuse, sans anticiper, même si je peux comprendre les impatiences. Les syndicats sont dans leur rôle, moi aussi. Il est clair également que, dans une situation où les finances de l'assurance-maladie restent très tendues, il faudra trouver un équilibre entre l'ensemble des professionnels de santé. Et rendre des comptes à nos assurés sur les efforts que chacun fait, à sa place.
Comment qualifiez-vous le climat conventionnel ? Les discours se durcissent...
L'analyse qu'il y a une certaine tension est juste dans le sens où les enjeux sont lourds, aussi bien pour le système d'assurance-maladie que pour les syndicats médicaux dans un contexte particulier (les élections aux unions du printemps 2006). Cela explique en partie la tension qui pointe. Chacun fait son travail.
Pour les généralistes, avez-vous une préférence entre la hausse du C ou des revalorisations liées à la prévention ?
Nous avons une priorité pour 2006 : donner du contenu médical à la réforme du médecin traitant. Quant aux modalités de mise en œuvre... ça fait partie des négociations.
> Propos recueillis par CYRILLE DUPUIS