17 Novembre 2014
Les patients attendent-ils une prescription de medicaments lorsqu'ils consultent leur medecin traitant ?
Il s'agit d'une question que tout medecin peut etre amene à se poser : connaître les attentes de ses patients permet d'une part, d'y apporter une reponse, d'autre part d'envisager des changements, notamment dans le contexte actuel de surprescription.
Selon nous, il existe une attente reelle de prescription de medicaments de la part des patients et il y a à cela plusieurs raisons.
Cela correspond à la representation de la maladie et donc de la medecine, qui se doit d'etre active voire curative.
D'autre part, la prescription de medicaments a plusieurs significations dans la consultation. Outre sa fonction de guerison, elle permet de reconnaître la plainte, confere ainsi au patient le statut de malade et legitime sa venue en consultation.
Mais la relation medecin-patient ne se resume pas à la prescription. Nous avons pu nous rendre compte de l'importance que revet le lien entretenu avec le medecin. Celui-ci n'est pas vu comme effecteur d'ordonnance mais comme le temoin d'une vie, le referent medical. Et cette relation a des vertus therapeutiques, elle rassure, elle peut meme guerir, c'est ce que le Dr Balint a appele le remede-medecin (46).
D'autre part, les temoignages des participants mettent en evidence un besoin de reconnaissance de leur personne, une demande de consideration, au-delà de toute prescription. Ainsi, une attitude empathique, d'ecoute, centree sur le patient permet egalement de reconnaître la plainte, ce qui lui semble etre important.
Nous en concluons donc qu'une relation medecin-patient de qualite peut avoir les memes fonctions qu'une prescription et peut meme remplacer la prescription de medicaments.
Il convient neanmoins d'approfondir et de developper la notion de reconnaissance de la plainte à travers la relation medecin-patient afin de la mettre en pratique. Il est de toute façon important d'inclure le patient en tant que partenaire dans la recherche d'une efficience medicale car comme le dit A. Froment, cardiologue : « C'est dans la subjectivite du soigne qu'est vecu le mal. C'est dans cette subjectivite que reside la culture ultime du soin (52). »
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