2 Mai 2014
L’agence du médicament et la firme ne montrent pas une prise en charge sérieuse du problème.
Après 15 ans de demi-mesures et d’atermoiements de l’Agence française du médicament et de la firme Crinex, Uvestérol° expose encore les nouveau-nés et les nourrissons à des malaises parfois graves, comme le montre un cas parmi d’autres analysé en détail par Prescrire dans le cadre de son programme Éviter l'Évitable.
Ce cas est emblématique du peu de prise de conscience du risque que représentent ces malaises provoqués par la prise d'Uvestérol°.
En 2013, en France, une mère a reçu une ordonnance préimprimée d’Uvestérol vitaminé ADEC°.
Ni le personnel soignant de la maternité, ni celui du service de protection maternelle et infantile (PMI), n’ont expliqué à la mère les modalités particulières d’administration, ni la possibilité de mélanger les vitamines au lait dans le biberon.
La mère n’a pas lu la notice, et a administré Uvestérol vitamin
é ADEC° à l’enfant allongé en lui soulevant la tête et en vidant la pipette à piston de 1 ml sous sa langue.
Lors du signalement des malaises de type arrêt respiratoire lors de l’administration d’Uvestérol vitaminé ADEC°, les soignants du service de PMI ont répondu que le problème était connu, sans prise au sérieux des malaises.
Le pharmacien a déclaré connaître le problème et a répondu à la mère qu’il ne pouvait pas le remplacer par un autre médicament à base de vitamine D.
En pratique, les mises en garde officielles relatives aux modalités d’administration d’Uvestérol° ne sont pas suffisantes.
D'ici à ce que la firme propose enfin une nouvelle formulation de son médicament n’exposant pas à des malaises et fausses routes, mieux vaut utiliser un autre médicament à base de vitamine D qui n’expose pas à ces problèmes.
©Prescrire 1er mai 2014
"Uvestérol° : encore et encore des nouveau-nés victimes de malaises" Rev Prescrire 2014 ; 34 (367) : 352-353. (pdf, réservé aux abonnés)