23 Avril 2012
Les « magiciens doses "
Vitamine D3
Hypovitaminose -Ménopause-Ostéoporose
Organisateur(s)
Jean-Pierre BOURGAULT – Jean-Marc LAINE
Expert(s)
Gynécologue : Marie-Christine LAURENT (Gynéco-obstétrique CHU RENNES)
Rhumatologue : Ronan HOUITTE (Rhumatologue CH DINAN)
C'est la concentration de 25(OH)vitamine D qui reflète le stock en vitamine D,la mesure du calcitriol n'est pas appropriée.
On considère que plus de 30 ng/ml est un taux satisfaisant, on parle d'insuffisance entre 21 et 29 ng/ml. de déficit entre 10 et 20 ng/ml et de carence pour un taux < 10 ng/ml exposant au rachitisme
Mais le taux à cibler reste pourtant débattu pour certains.
Des doses supérieures à 700-800 UI/j associées à des apports calciques satisfaisants (+ 1 200 mg/j chez les femmes ménopausées de plus de 50 ans), évalués par auto-questionnaires disponible sur www.grio.fr , réduisent
le risque relatif de fracture non vertébrale (aucun effet si 400 Ul/j) avec un effet anti fracturaire plus prononcé chez les sujets de plus de 70 ans, chez ceux qui avaient une concentration basse de vitamine D au début de l'étude et en cas bonne observance,
La vitamine D a de nombreux effets extra-osseux (notamment musculaires), et des études observationnelles montrent des associations entre concentrations de 25(OH)vit D et réduction de certains cancers et de maladies inflammatoires, infectieuses et cardiovasculaires. Mais on n'a pas assez de données issues d'essais randomisés pour prouver qu'il s'agit de liens de causalité.
L'alimentation ne peut en aucun cas pallier un déficit en vitamine D, il faut un apport exogène.
l'exposition modérée au soleil ne suffit pas à elle seule.
Pour corriger, on peut prescrire 4 ampoules de 100 000 UI de vitamine D3
-une ampoule toutes les 2 semaines) si la 25(OH)D ≤ 20 ng/ml
-2 ampoules, il 15 jours d'intervalle si 1a 25(OH)D est entre 21 et 30 ng/ml
Pour maintenir un taux> 30 ng/ml, on a recours
-soit à des doses journalières (800 à 4 000 Ul/j de vitamine D2 ou D3)
-soit à une ampoule de 100 000 UI de vitamine D3 tous les 1, 2 ou 3 mois
source :LA REVUE DU PRATICIEN Tome 26 -n°880-AVRIL 2012
Vitamine D3
Vitamine D3 100 000 UI/2 ml solution buvable en ampoule ( UVEDOSE )
Vitamine D3 200 000 UI solution buvable en ampoule ( ZYMAD )
Vitamine D3 200 000 UI/ml injectable IM et buvable ( VITAMINE D3 BON )
Vitamine D3 100 000 UI/2 ml solution buvable en ampoule ( UVEDOSE )
Vitamine D3 80 000 UI solution buvable en ampoule ( ZYMAD )
Vitamine D3 10 000 UI/ml solution buvable en gouttes ( ZYMAD )
Vitamine D3 10 000 UI/ml solution buvable en gouttes ( ADRIGYL )
Vitamine D2
Vitamine D2 1 500 UI/ml solution buvable ( UVESTEROL D )
1 ml = 1500 UI de vitamine D. 1 UI = 0,025 µg de vitamine D.
Une dose n°L contient 0,53 ml de solution correspondant à 800 UI d'ergocalciférol.
Une dose n°1 contient 0,67 ml de solution correspondant à 1000 UI d'ergocalciférol.
Une dose n°2 contient 1 ml de solution correspondant à 1500 UI d'ergocalciférol.
Vitamine D2 2 MUI/100 ml solution buvable en gouttes ( STEROGYL )
1 goutte contient 400 UI de vitamine D2 et 14 mg d'éthanol. 1 ml de solution buvable correspond à 50 gouttes
Vitamine D2 600 000 UI/1,5 ml injectable IM ( STEROGYL 15 H )
Vitamine D2 600 000 UI/1,5 ml solution buvable ( STEROGYL 15 A )
Source : FMC DINAN Avril 2012
CARENCE EN VITAMINE D - QUEL PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUE ?
« Et puis Docteur, j’ai le résultat de ma vitamine D demandé par ma gynécologue ! »,
cette jeune femme de 25 ans est venue me voir fin septembre infectée probablement par un picornavirus, fréquent en cette saison.
Suite à cet énoncé une profonde lassitude m’envahit soudainement : quel besoin a eu cette consœur de demander ce dosage ?
Existe-t-il des références sur la conduite à tenir en cas d’insuffisance ou de carence chez des patientes jeunes ?
Mon professionnalisme associé à ma curiosité, la patiente ayant fait la saison sur la côte tout l’été présentait un bronzage soutenu, m’ont cependant incité à regarder le résultat de l’analyse. Mais, point de surprise la demoiselle était en insuffisance avérée.
Depuis j’ai, dans des circonstances similaires, vu de nombreux résultats, aucun n’était normal.
A un patient de 22 ans, sportif sans facteur de risque, ma réponse a été la même qu’aux autres « je ne vais pas vous prescrire pendant 60 ans un traitement qui n’a pas été évalué ». Tous ont été d’accord avec mon attitude.
Devant cette avalanche de dosage, je me pose les questions suivantes :
D’où viennent ces carences ?
Est-ce le fruit des campagnes contre le mélanome ?
Comment et par qui ont été instituées les normes ?
N’y aurait-il pas quelques intérêts cachés derrière ce battage ?
Rappelez-vous, pour les plus anciens, le dosage du magnésium au départ sanguin puis grâce au progrès de la science intra-érythrocytaire !
Après des recherches, je doute.
En effet j’ai découvert que la carence en vitamine D était, suivant la formule consacré, un « véritable-problème-de-santé-publique ».
En effet la très grande majorité, 80 à 90%, des personnes est carencée ce qui est dramatique.
Que dois- faire ?
- Faire un dosage à tous les patients ? Mais en cas de carence quel traitement ? Pour combien de temps ? Avec quelle surveillance ?
- Ou bien « bricoler » au cas par cas ?
Mais est-ce à moi, humble médecin généraliste de définir une conduite à tenir ? Non, donc il reste comme possibilité ;
- Poursuivre la supplémentation des nourrissons jusqu’à la mort.
- Mettre l’huile de foie de morue obligatoire à l’école avec le risque de sonner le glas d’une espèce en voie de disparition.
-Demander au pouvoir public d’organiser un DSVD (dépistage systématique de la vitamine D), ce qui peut être porteur en période électorale, avec évidement, comme corollaire, un avenant à la convention médicale permettant au médecin de toucher 50 € s’il a dépisté 75% des plus de 60 ans 60% des plus de 60 ans etc.
- Ou bien demander à l’assurance maladie d’arrêter de rembourser ce dosage en dessous 65 ans, ce qui lui ferait économiser de l’argent et à moi du temps.
Gilles Gabillard