8 Septembre 2011
Dans la Sarthe, des médecins de campagne payés par la commune
Médecin de campagne : la profession ne fait plus rêver.
Confrontée au départ à la retraite de trois médecins libéraux, une commune rurale de la Sarthe a décidé d’assurer elle-même le recrutement de nouveaux médecins.
Et surtout, de prendre en charge leurs salaires, dans le cadre de ce "cabinet médical municipal". Une première en zone rurale en France.
La Ferté-Bernard (Sarthe), ses 10.000 habitants, son clocher, ses boulangeries et son médecin... payé par la mairie.
Il y en aura un deuxième en octobre, et même un troisième à l’été 2012. Tous salariés par la commune.
La mairie a en effet décidé de prendre en charge l’ouverture d’un cabinet médical, et le salaire des médecins.(4000 € net NDLR)
Seul moyen d’attirer des praticiens dans cette zone rurale, après l’annonce du départ à la retraite des trois médecins libéraux de la commune.
La formule existait déjà dans certaines cités sensibles de banlieue, mais en zone rurale, c’est une première nationale.
Premier médecin recruté par la maire de La Ferté-Bernard, le docteur David Authié a été séduit par la formule : exercer en libéral de lui convenait plus, trop de paperasse et aussi trop de pression de la part des "patients-clients" :
"Quand vous êtes médecin libéral, le patient vous rapport de l’argent. Si vous dites non à une demande de prescription non-justifiée d’un patient, bien souvent vous perdez votre patient et éventuellement tout le reste de la famille", explique le praticien.
Rentabilité assurée
Chez certains confrères libéraux de la commune, l’arrivée de ce premier médecin salarié fait doucement rire : comment va-t-il assurer son service avec un contrat de 35 heures seulement ?
Pour les rassurer, le Dr Authié promet de ne pas compter ses heures supplémentaires.
Quant au coût de ce cabinet médical municipal, il représente, déjà pour cette année, un budget de 105.000 euros. Mais le maire de La Ferté-Bernard n’est pas inquiet, persuadé que le nombre des consultations couvrira les charges et assurera très vite la rentabilité du cabinet.
"Je n’ai pas vu jusqu’alors de cabinet médical qui présentait des difficultés financières", ironise Jean-Charles Grelier.
A La Ferté-Bernard, la médecine générale est devenue un véritable service public.
Rémi Brancato (France Bleu Maine), Gilles Halais FRANCE INFO
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