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Les jeunes médecins sont plus à plaindre qu’à critiquer

Capture-d-ecran-2010-12-08-a-16.33.46.jpg"Les jeunes médecins sont plus à plaindre qu’à critiquer


     Notre confrère, le Dr Patrice Saudo a très bien résumé le problème rencontré par la médecine aujourd’hui dans son courrier paru dans Le Généraliste n° 2542 en page 3 (« Il y a encore des généralistes heureux »).

     En ne sélectionnant que des candidats ultra-performants en sciences exactes et nuls en sciences humaines, leurs choix ultérieurs ne sont que malheureusement que trop prévisibles :

      peur du relationnel et refuge dans la technique,

      peur de l'imprévu et refuge dans ce qui est connu,  

      peur de ne pas maîtriser le temps et refuge dans les horaires stricts,

      peur d'assumer seul et refuge dans les groupes,

     peur de prendre ses propres responsabilités et refuge dans les décisions collégiales ou     multidisciplinaires.

      Nous étions dans toutes les instances décisionnaires et maîtres de nos décisions et de notre sort.

Eux ne sont nulle part et subissent en pleurant des décisions prises par d'autres : ils sont plus à plaindre qu'à critiquer car on les a laissés s'engager sur certaines voies sans avoir vérifié qu'ils avaient les aptitudes pour prendre ces chemins libéraux.

     D'ailleurs, ils n'en veulent pas et se réfugient dans le salariat ou ce qui y ressemble.

Une réforme des critères de sélection s'impose d'urgence car toute formation ultérieure est ensuite inutile : on ne transforme pas des bourrins en chevaux de course tandis que des chevaux de course peuvent éventuellement labourer.

 

Dr  Jean-Lousi IBANEZ

Angoulême"

 


 

Il y a encore des généralistes heureux


      ll faut arrêter de se voiler la face et aucune «carotte» n'y changera rien: si les jeunes généralistes s'installent en moyenne a 39 ans et refusent d'aller à la campagne, c'est uniquement par fuite des responsabilités et refus de l'investissement affectif et humain.

Ce n'est pas la campagne qu'ils exècrent mais le mode de vie: complicité, confiance, humanité; le médecin est redevable de cette sympathie et de cette confiance, et c'est une grande pression, surtout pendant 30 à 40 ans de carrière!

       Les jeunes généralistes veulent des rendez-vous; ils ne veulent plus de visites a domicile, ni répondre au téléphone; ils veulent du «tout-programmé », comme les spécialistes, avec des horaires cadres. Ils en réclament d'ailleurs le titre (mais n'en auront jamais les honoraires).

Tous spécialistes, adieu le médecin de famille... à force de ne plus vouloir de responsabilités, ils finiront «gratte-papiers» à classer les lettres des hôpitaux, des (vrais ) spécialistes ou de la Sécu!

       Il existe le même problème chez les vétérinaires: hypersélectionnés, hyperintellos, ils ne veulent plus non plus faire de rural, mais du «chat » ou du «chien»... Les étudiants veto formés en Belgique ont plus la «vocation» et reviennent en France faire du rural.

Plus un seul véto formé chez nous ne fait de rural; mêmes causes, mêmes effets chez les medecins. Pour nous remplacer en campagne, on appelle les Roumains!

Non, ce n'est pas la peur d'être isolé qui repousse les jeunes, mais bien la peur du travail et des responsabilités...

     Je précise que je suis en fin de carriere, avec la chance d'être en bonne santé, pas du tout burn-outé, ayant su éduquer et discipliner ma clientèle. On a la clientèle et la qualité de vie que l'on mérite?!

     Je conseille au « Généraliste» d'enquêter et de trouver des généralistes heureux

(si, si il y en a...). Arrêtez de toujours donner la parole aux grincheux insatisfaits de tous poils : c’est ça qui décourage les jeunes. 

 

Dr  Patrice SAUDO

 


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