13 Juin 2010
L'appel du 18 juin ......
MG-France, Union Généraliste, l’Union collégiale, le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) et le Syndicat de la médecine générale (SMG)
appellent à une grève le vendredi 18 juin prochain.
Ils attendent des précisions après les annonces du président de la République d’augmenter la consultation à 23 euros au 1er janvier 2011.
Ils protestent également contre le harcèlement administratif dont ils font l’objet et la mise en péril de leur régime de retraite.
Les syndicats encouragent l’ensemble des praticiens à profiter de cette journée pour rencontrer et informer les élus locaux et manifester devant les caisses primaires d’assurance-maladie.
Les raisons de la colère
une :troisième journée de fermeture des cabinets libéraux a été décidée pour le 18 juin prochain. elle sera l’occasion de manifester pour « la reconnaissance immédiate et entière de la spécialité de médecine générale ».
Ce message est destiné au personnes cherchant à comprendre le malaise de la profession médicale
Les médecins généralistes craignent pour l'avenir de la qualité de la MÉDECINE qui va en se dégradant , et constatent que l' accés est de moins en moins équitable
La médecine de "proximité " -comme ils disent -- va disparaitre si rien n'est fait ...........
Les dépenses occasionnées par les médecins généralistes représentent 3% des dépenses de santé.
La médecine générale est en danger ,
uniquement 9% des médecins diplomés choissent la médecine libérale......
Il y a surement des explications , que l'on vous cache...
demain , il sera trop tard
les facultés de Rennes et Brest forment environ 250 médecins par an, soit 2500 dans les 10 ans à venir
En Bretagne 10 000 médecins en activité, 43% ont plus de 55 ans donc 4300 vont prendre leur retraite dans les 10 ans -car l'âge de la retraite des médecins est de 65 ans .
Il manquera donc 1800 médecins !! dans 10 ans ....en Bretagne
Comment en est-on arrivé là ?
Tout d’abord, une anticipation insuffisante des pouvoirs publics qui fait que la profession, aujourd’hui, est en plein « papy boom ».
Quelque 80 % des médecins en exercice ont plus de 50 ans et 1 300 partent à la retraite chaque année.
Explication : dans les années 1990, les responsables politiques, en quête d’économies dans les dépenses de santé, ont jugé bon de réduire le nombre de prescripteurs… Le nombre de postes aux concours n’a été relevé qu’à partir de 2005, mais il faut dix ans pour former un généraliste.
Second facteur de cette crise des vocations : la dégradation de l’image de la profession dans la société. Paperasse, journées interminables, retraite à 65 ans, difficulté à transmettre son cabinet… l’image du « bon docteur » n’attire plus.
Pis, chaque année, des milliers de médecins proches de la retraite décrochent leur plaque pour aller faire des remplacements…
Du coup, le salariat le comble pour un pays où le système de médecine reste fondamentalement libéral attise les convoitises. Plus que leurs aînés, les jeunes médecins cherchent à préserver leur vie privée et familiale.
Devenir médecin salarié leur apparaît comme un bon compromis.
Un tiers des 98 646 généralistes et deux tiers des femmes médecins travaillent actuellement pour des laboratoires, des conseils généraux, des groupes de maisons de retraite… Avec horaires encadrés et vacances assurées.
A propos de la grève des médecins généralistes en France.
La médecine générale a une spécificité en France qui est le soin ambulatoire. Il suffit de sortir un peu de l'hexagone pour s'apercevoir que cette particularité est très enviée. Est également apprécié la disponibilité, étroitement liée à l'exercice libéral et qui tient au fait que plus le médecin travaille, plus il a de revenus.
Beaucoup de gens en Europe aimeraient disposer d'un médecin qui vient facilement à domicile ou qui reçoive en consultation le jour même.
Le revers de la médaille est que ce mode d'exercice épuise et rien n'est fait pour aider.
Aujourd'hui et depuis des dizaines d'années, la faculté de médecine forme des spécialistes. La voie de médecine générale est considérée à tort comme la voie de l'échec : 1/3 seulement des « médecins de famille » auraient souhaité être spécialiste en autre chose. Les relations entre la médecine de ville et l'hôpital en est entachée et trop souvent encore désagréables.
Les conseillers ministériels comme les responsables nationaux de l'ordre des médecins sont pour la plupart des hospitaliers. C'est normal, il faut être salarié pour pouvoir délaisser son activité au profit d'une activité syndicale ou représentative de sa corporation. La médecine libérale est donc très mal soutenue, pour ne pas dire très mal connue des instances.
Les charges financières ne font qu'augmenter. Pourtant personne n'est certain que la caisse de retraite de cette corporation sera solvable à l'heure de la retraite.
L'avenir de la sécurité sociale est incertain. Leurs employés sont surchargés. On a parlé de revendre la sécurité sociale à une grande assurance nationale. Les élections approchent, alors on se tait.
Le système Vital et l'informatisation ne plaisent pas à tout le monde, mais il est obligatoire. La liberté de choix n'existe pas...
Le sentiment général dans la profession est donc que la liberté n'existe pas, l'avenir peut-être pas non plus.
Pourtant il suffit d'ouvrir les yeux pour s'apercevoir que cette médecine à travers ceux qui la constitue est extraordinaire. Comme on l'a déjà dit, les patients hors de France envient cette mobilité et cette disponibilité. Ils n'envient pas le système hospitalier, à peu de chose près, ils ont la même chose. Ils n'envient pas les traitements, ils sont parfois plus récents et souvent ne payent pas ces produits.
La grève a montré que quand les « généralistes » font grève, les hôpitaux se remplissent à toute vitesse, comme si les maladies devenaient soudainement plus graves ou, osons le dire, comme si l'hôpital ne savait pas très bien faire le tri entre grave et pas trop grave. Pourtant c'est bien lui qui a prodigué l'enseignement initial. Les médecins généralistes seraient capables d'apprendre des choses sans l'école de médecine !.
N'entrons pas trop dans ces détails, cela deviendrait vite « petit », très « petit », et ouvrons encore une fois les yeux. Aujourd'hui, plus personne ne peut tout savoir en médecine, qu'il soit libéral ou hospitalier. Le savoir de chacun est un amalgame d'ignorances et de connaissances. Il existe des spécialistes au sein même des spécialistes à tel point que l'on peut se demander s'il est encore utile de faire 15 ans d'études pour répéter à longueur d 'année un acte ou un raisonnement. Rappelons que la demi-vie des connaissances est de 5 ans en l'absence de sollicitation. Il faut donc des gens pour synthétiser les connaissances médicales, les omnipraticiens sont les mieux placés malgré leurs lacunes et grâce à leur expérience de terrain.
Ca y est, les choses sont dites, dusse l'hôpital y perdre son latin. De toutes les façons, si la médecine française perd ses médecins de famille, elle y perdra son âme et son avance. Alors le latin ... pourvu que l'on s'en foute.
source : http://www.medecine-et-sante.com/