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Dépistage du cancer de la prostate : et après ?

Capture-d-ecran-2011-09-16-a-13.02.28.jpgCOMMUNIQUE DE PRESSE
 COLLEGE NATIONAL DES GENERALISTES ENSEIGNANTS                  Vincennes, 15 septembre 2011
 
Dépistage du cancer de la prostate : et après ?
 
A l’occasion de la journée européenne de la prostate, le conseil scientifique du Collège national des généralistes enseignants (CNGE)

rappelle que ce cancer est responsable d’environ 10 000 décès par an en France.
 
Pour autant, les résultats d’une méta-analyse récente1 ont démontré que le dépistage de masse augmentait le nombre de cancers dépistés sans modifier ni la mortalité globale, ni la mortalité liée à ce cancer. Ces résultats confirment les recommandations actuelles qui préconisent de ne pas proposer le dépistage systématique2.
 
Certaines questions restent en suspens :
 
·        L’impact du dépistage et des traitements sur la qualité de vie des patients, concernant notamment leurs effets délétères. A ce propos un essai randomisé récent3 a démontré que la rééducation pelvienne individuelle, entreprise chez des patients incontinents 6 semaines après une prostatectomie totale, était dépourvue d’efficacité (3/4 des patients incontinents dans les 2 groupes après rééducation),

·         l’effet à long terme du dépistage systématique sur la mortalité. Les résultats récents d’une étude suédoise apportent des réponses précises à cette dernière question4.

Cette étude initiée en 1987 concernait 9 000 hommes âgés de 50 à 69 ans.

Un groupe a eu un dépistage systématique tous les 3 ans, l’autre groupe n’en a pas eu.

Le recueil des données a été rigoureux et exhaustif conférant une grande fiabilité aux résultats :

il n’y a pas eu de différence de mortalité par cancer de la prostate entre les patients dépistés et les témoins.
Au total, l’absence de bénéfice du dépistage sur la mortalité à court et moyen terme est confirmée.

Il n'existe aucun argument pour recommander un dépistage systématique du cancer de la prostate par le toucher rectal et/ou le dosage du PSA.
 
En dehors des situations particulières de patients à « haut risque » ou de demande individuelle de patients bien informés au préalable, le conseil scientifique du CNGE recommande aux médecins généralistes de ne pas pratiquer de dépistage systématique.
 
 


1.     Djulbegovic M, Beyth RJ, Neuberger MM, et al. Screening for prostate cancer: systematic review and meta-analysis of randomised controlled trials. BMJ 2010;341:c4543.
2.     ANAES. Recommandations pour la pratique clinique. Éléments d’information des hommes envisageant la réalisation d’un dépistage individuel du cancer de la prostate. Septembre 2004.
3.     Glazener C, Boachie C, Buckley B, et al. Urinary incontinence after formal one-to-one pelvic-floor muscle training following radical prostatectomy or transurethral resection of the prostate (MAPS): two parallel randomized controlled trials. Lancet 2011;378:328-27.
4.     Sandblom G, Varenhorst E, Rosell J, Lofman O, Carlsson P. Randomised prostate cancer screening trial: 20 year follow-up. BMJ 2011;342:d1539.
 
Contact Presse :
Professeur Vincent RENARD 06.25.80.33.29
 

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