FMC DINAN

Association de Formation Médicale Continue - Formation et Informations Médicales - ---------au service des professionnels de santé et de la santé ------------ depuis 1974

Attention à la coqueluche...

Consignes sur la vaccination contre la coqueluche avant-pendant et apres la GROSSESSE  - POUR LA FEMME ENCEINTE ET  L'ENTOURAGE  Unknown-copie-1.jpeg

 

 

Cette maladie, pouvant être grave chez le nouveau-né et le nourrisson, le Conseil d'Hygiène Publique de France recommande:

 

mise à jour des vaccinations des membres de l'entourage familial à l'occasion de la grossesse

(enfant non à jour pour la vaccination, adulte n'ayant pas reçu de vaccination contre la coqueluche au cours des 10 dernières années) selon les modalités suivantes:

 

ý durant la grossesse, pour le père, les enfants, et le cas échéant l'adulte en charge de la garde du nourrisson pendant les 6 premiers mois de vie,

 

ý pour la mère, le plut tôt possible après l'accouchement (l'allaitement ne constitue pas une contre-indication à la vaccination anti-coquelucheuse).

 

ý chez l'adulte, le délai minima séparant une vaccincation dTPolio  de l'administration du vaccin quadrivalent dCaPolio   peut être ramené à 2 ans ». :

 

 

ET à prendre  en coNsidération lors de l'ENTRETIEN PRE-CONCEPTIONNEL

http://www.fmcdinan.org/article-jeudi-4-octobre-a-dinan-la-consultation-preconceptionnelle-mise-a-jour-un-jour-indemnise-105086045.html

Jeudi 4 Octobre... à DINAN : La Consultation Préconceptionnelle... mise à jour (Un jour indemnisé)

 



Guide coqueluche

MANIFESTATIONS CLINIQUES, DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

La coqueluche est une infection bactérienne peu ou pas fébrile de l'arbre respiratoire inférieur mais d'évolution longue et hautement contagieuse. Deux bactéries du genre des Bordetelles sont responsables des syndromes coquelucheux chez l'homme : Bordetella pertussis et Bordetella parapertussis.

Manifestations cliniques

L'expression clinique de la coqueluche est variable selon les sujets et on distingue plusieurs formes cliniques.

La forme classique typique de l'enfant non vacciné
L'incubation est de 10 jours (extrêmes 7 à 15 jours) ; la période d'invasion (10 jours) se caractérise par une toux d'abord banale qui devient quinteuse à la période d'état. Les quintes sont des accès répétitifs et violents de secousses expiratoires de toux sans inspiration efficace, entraînant une congestion du visage, voire une cyanose et finissant par une reprise inspiratoire sonore comparable au chant du coq. Les quintes sont épuisantes et s'accompagnent souvent de vomissements. La période des quintes dure 2 à 4 semaines, le sujet fait en moyenne 20 quintes par 24 heures au pic de la maladie. La phase de convalescence suit celle des quintes et dure plusieurs semaines. Elle est marquée par une toux non quinteuse spontanée ou provoquée par l'effort, le froid, les cris, ou une virose respiratoire, témoignant d'une hyper-réactivité bronchique.

La forme clinique du petit nourrisson non vacciné (âge < 6 mois)
Les très jeunes nourrissons non immunisés manifestent plus volontiers l'infection par une toux quinteuse prolongée et cyanosante mais souvent sans chant du coq. Les quintes de toux sont mal tolérées avant 3 mois et peuvent s'accompagner d'accès de cyanose (quintes asphyxiantes), d'apnées et de bradycardies profondes. Les autres complications à cet âge sont les pneumopathies de surinfection et les exceptionnelles formes suraiguës dyspnéisantes avec hyperlymphocytose majeure souvent létales malgré la réanimation.

La forme clinique de l'enfant et l'adulte
Ils font en règle des formes moins sévères du fait d'une immunité résiduelle post-vaccinale ou post-maladie. Cette immunité diminue toutefois rapidement. Elle semble minime au delà de 6 ans après la dernière injection vaccinale. Toutefois, son importance est impossible à prévoir individuellement car elle peut avoir été renforcée dans un passé plus ou moins récent du fait d'un contact avec un sujet malade (rappel naturel). Ainsi, chez les enfants et les adultes anciennement vaccinés, des tableaux de gravité variable sont possibles, allant de la forme typique sus-décrite à une toux banale et parfois de très courte durée.

Diagnostic

 


Le diagnostic clinique
Il repose essentiellement sur trois critères : le caractère de la toux, le déroulement de la maladie et l'identification de contaminateurs.


Le diagnostic biologique

Culture :
La confirmation diagnostique repose en priorité sur l'isolement en 5 jours de la bactérie sur des milieux spéciaux spécifiques des Bordetelles : Bordet-Gengou ou Regan Lowe. L'aspiration nasopharyngée est la meilleure méthode et l'ensemencement doit être pratiqué le plus rapidement possible. La spécificité de la culture est quasi absolue (porteurs sains exceptionnels). La culture doit être entreprise systématiquement dans les trois premières semaines de la maladie. Sa sensibilité est de 50 à 60 % au début de la maladie et diminue très rapidement sous antibiotiques. La culture doit être maintenue afin de surveiller les souches circulantes (CNR des Bordetelles) sous l'effet de la vaccination.

PCR (Polymerase Chain Réaction) :
Cette nouvelle méthode très sensible de détection de l'ADN bactérien s'effectue à partir de l'aspiration nasopharyngée. Elle est utile, notamment chez les sujets en phase d'état ou sous antibiotiques et est amenée à se développer dans l'avenir dans certains laboratoires hospitaliers.

Immunofluorescence :
Cette méthode directe doit être abandonnée du fait de son absence de spécificité et de sensibilité.

Sérologie :
La sérologie permet d'étendre le diagnostic de certitude aux cas où la culture est défaillante. Il faut toujours comparer deux sérums prélevés à trois ou quatre semaines d'intervalle pour confirmer la maladie car les anticorps anti-coquelucheux sont relativement tardifs notamment chez le petit nourrisson. Plusieurs techniques existent :
L'agglutination est peu sensible et sans signification chez les jeunes nourrissons. Cette technique n'a d'intérêt actuellement que pour la détection des anticorps anti-agglutinogènes liés à la vaccination par les vaccins entiers.
L'ELISA et l'immuno-empreinte. Ces techniques permettent de doser séparément des anticorps sériques spécifiques des Bordetelles dirigés contre différents antigènes : toxines telles que la toxine pertussique (PTX) ou l'adényl cyclase-hémolysine (AC-Hly), adhésines telles que l'hémagglutinine filamenteuse (FHA), la pertactine (PRN) et certains agglutinogènes(AGG). Ces deux techniques sont également sensibles et spécifiques mais d'interprétation délicate : parmi les anticorps recherchés, seuls les anticorps anti-PTX sont spécifiques de Bordetella pertussis, les autres étant communs à toutes les Bordetelles pathogènes chez l'homme. De plus, la sérologie est ininterprétable en cas de vaccination récente (< 6 mois)

Traitement [1,2]
Le traitement antibiotique reste indiqué dans les 3 premières semaines d'évolution et l'antibiotique de référence est l'érythromycine qui possède la meilleure efficacité clinique et bactériologique sur Bordetella pertussis. Il s'administre par voie orale à la dose de 50 mg/kg/j en 3 à 4 prises pendant 14 jours. Les autres macrolides peuvent être proposés (josamycine, roxythromycine). En cas d'allergie aux macrolides, le cotrimoxazole peut être utilisé mais son efficacité n'a pas été clairement établie. Les bétalactamines (pénicillines, céphalosporines) sont inefficaces. Le traitement antibiotique permet de réduire rapidement la contagiosité, et d'autoriser le retour en collectivité après 5 jours de traitement. Administré tôt, au début de la phase catarrhale, il permet parfois d'écourter la maladie, voire d'éviter la phase des quintes. Par contre, après le début des quintes, son effet sur l'évolution de la toux est nul. Les autres thérapeutiques (salbutamol, corticoïdes...) restent discutées au cours de la coqueluche ou sont inutiles : fluidifiants, antitussifs. Les gammaglobulines standard et spécifiques n'ont pas d'intérêt et ne doivent pas être prescrites.
Les principaux progrès concernant le traitement de la coqueluche ont, en fait, été réalisés par la prise en charge hospitalière des nourrissons de moins de 6 mois. L'hospitalisation est justifiée pendant la phase aiguë à cet âge pour mettre en place une surveillance cardio-respiratoire et un nursing adapté : aspirations régulières, position proclive, fractionnement des repas voir gavage, oxygénothérapie...
 

 

LIRE LA SUITE

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :