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Atlas de la démographie médicale de l’Ordre : l’édition 2011

 

Capture-d-ecran-2011-06-15-a-08.42.12-copie-1.jpgAtlas de la démographie médicale de l’Ordre : l’édition 2011 LIEN


Le Conseil de l'Ordre des médecins vient de publier son atlas 2011 de la démographie médicale,

ainsi que deux enquêtes :

-l'une a été réalisée auprès de jeunes médecins exerçant en libéral,

-l'autre auprès de médecins qui ont dévissé leur plaque avant l'âge de la retraite


Les déserts médicaux progressent
Le nombre de médecins en exercice, libéraux ou salariés, est quasi stable : 199 987 médecins ont une activité régulière, soit une légère baisse de 0,03 % depuis le 1er janvier 2010.
Cette quasi-stabilité, après deux années de baisse, cache cependant un accroissement des disparités régionales, avec en particulier une diminution du nombre de médecins, généralistes ou spécialistes, libéraux ou salariés, dans un département sur deux


De moins en moins de jeunes s'installent
seul 1 nouveau médecin diplômé sur 10 (9,4 %, contre 8,6 % en 2010) s'installe en libéral,

les autres préférant un exercice salarié (70 %) ou

le statut de médecin remplaçant (20 %).

Résultat, l'âge moyen des médecins installés augmente.

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Conséquence : près de la moitié des médecins ont plus de 55 ans
L'âge moyen des médecins en exercice est désormais de 51,4 ans (53 ans pour les hommes, 49 ans pour les femmes), contre seulement 50 ans un an auparavant. Les médecins de plus de 55 ans représentent ainsi près de la moitié (43 %) des effectifs, tandis que les moins de 40 ans plafonnent à 14 % :


 

De plus, non seulement les jeunes ne s'installent plus, mais de plus en plus de médecins dévissent leur plaque avant l'âge de la retraite...
Le Conseil de l'Ordre a interrogé les 903 médecins qui ont décidé de dévisser leur plaque en 2010. 70,4 % étaient des médecins généralistes et exerçaient en moyenne depuis 21,5 ans.


Voici les motifs de cet arrêt de l'activité en cabinet libéral :
- Les principaux motifs professionnels :

"les charges financières trop lourdes",

"le temps de travail journalier trop important" et

l'importance des tâches administratives.

Les autres motifs cités sont "la gestion de la permanence des soins" (le fait de devoir faire des gardes), "l'insécurité sur le lieu d'exercice" et "l'insuffisance de la rémunération".

Enfin 30 % des répondants citent le burn out et la dévalorisation de la profession ;
- Le principal motif personnel : le volume d'activité trop important ne semble pas compatible avec une vie de famille.

Ces médecins souhaitent à

49 % devenir salariés, à

34,5 % devenir hospitaliers et

2,4 % souhaitent faire des remplacements.



De plus en plus de médecins étrangers
Un quart des médecins nouvellement inscrits à l'Ordre en 2010 ont obtenu leur diplôme à l'étranger. Ils s'installent en priorité dans les déserts médicaux, comme la Picardie ou la région Champagne Ardennes.
Dans les départements de l'Aube, de la Creuse, de l'Indre, du Loir-et-Cher et de la Nièvre, il y a même 100 % des médecins installés en 2009 et 2010 qui ont obtenu leur diplôme hors de France !

Un afflux médical salutaire pour des départements et régions sous-médicalisées et qui connaissent également le plus souvent une raréfaction des services publics (hôpitaux, mais aussi écoles, poste, etc.).



Des jeunes médecins installés satisfaits
Autre motif d'espoir, qui pourrait permettre de contrer l'érosion de la densité médicale : la relative satisfaction des jeunes médecins qui s'installent en libéral, même si les difficultés persistent.

60 % des 1 211 médecins nouvellement installés en libéral se disent satisfaits ou très satisfaits, et 86 % se disent prêts à recommander à un jeune confrère d'exercer en secteur libéral, pour les raisons suivantes :

indépendance et autonomie dans le travail,

absence de hiérarchie,

diversité de l'exercice et

enrichissement sur le plan humain.

Cependant, la lourdeur des tâches administratives, la gestion financière du cabinet et l'absence de temps libre (journée de travail à rallonge) sont autant de difficultés qui risquent de décourager ces jeunes docteurs, même si 86 % envisagent de poursuivre cette activité libérale.

        Les projections prévoyant une diminution drastique de l'offre libérale d'ici 2025, les autorités de santé parviendront-elles à l'enrayer, par exemple  en réformant les modes de rémunération (salariat, gradation en fonction des actes, etc.) ?

Source : Atlas de la démographie médicale en France, situation au 1er janvier 2011, Conseil national de l'Ordre des Médecins, 14 juin 2011, téléchargeable en ligne (fichier PDF, 210 pages)

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