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Informatisation :Le gâchis informatique

Informatisation  :Le gâchis informatique 

    Je ne pensais pas, en informatisant totalement mon cabinet en 1984, que nous en serions encore là vingt- deux ans plus tard : le DMP est pourtant sur mon poste mais je ne peux partager l'information avec les autres soignants que par la voix ou la poste?
 Certes, il y a bien la solution Apycript [? ] mais elle a ses faiblesses?
L'ordinateur est entré dans les cabinets médicaux, mais souvent il ne sert qu'à faire des FSE [?] ; je reconnais que le seul mérite de Sesam Vitale aura été d'accélérer sa pénétration dans les cabinets médicaux.
    Mais les confrères surchargés de tâches administratives n'ont pas le temps d'investir suffisamment l'outil informatique [?].
    Les organisations représentatives professionnelles, fortes de ce constat, auraient dû consacrer toute leur énergie à lutter contre l'envahissement bureaucratique que subissaient et subissent toujours les médecins pour leur permettre de dégager le temps nécessaire à l'acquisition d'un mi- nimum de connaissances pour maîtriser ce nouvel outil, mais cela a été exactement le contraire. [?]

 Parallèlement, certains se sont beaucoup plus investis au niveau des ´ tuyaux ª acheminant l'information [?], en finançant leurs réseaux propriétaires et autres concentrateurs avec l'argent des cotisants, aux Urml pour Libéralis ou à leur syndicat pour Medsyn [?].
Avec le plan Juppé, Sesam Vitale était une nouvelle chance pour la profession de disposer enfin d'un outil de communication. L'Etat et la Cnam voulaient se décharger sur les PS de la gestion des FSP, et nos représentants syndicaux n'ont pas su exiger le deal gagnant-gagnant. [?]

    En définitive, nous faisons le boulot pour quasiment rien [?] et en échange nous n'avons rien obtenu !

    Avec le DMP, nous disposons d'une seconde chance mais je crains que le résultat soit le même que pour Sesam Vitale : dans la loi du 13 août 2004, alors que le DMP n'est pas encore né, les sanctions à l'encontre des médecins sont déjà prévues mais pas la rémunération pour cette nouvelle tâche !
    A cette époque, nos représentants, y compris MG France qui était alors signataire, ne se sont guère battus pour faire amender ce texte.


 Ceci étant, voici mes exigences générales pour le DMP :
 1) Il ne doit pas être chronophage et surtout ne pas imposer de double saisie.
2) Il doit être développé avec un système non propriétaire permettant à toute machine équipée de tout système [?] de s'y connecter et fournir parallèlement aux PS un accès à une messagerie sécurisée. Les serveurs (si c'est la solution retenue) doivent être suffisamment puissants pour accueillir le nombre de connections simultanées [?].
3) Toute tâche supplémentaire pour le médecin doit être convenablement rémunérée ; à titre d'exemple, le réseau Tircel accordait 120 euros annuels pour ce travail de coordination mais l'Urcam vient de décider de réduire de 40 euros cette somme pour les patients en ALD, dont le médecin coordonateur est aussi le MT ; ce qui, selon ce modèle, proposerait aux médecins 80 euros annuels par DMP et 120 euros si le patient est en ALD.
4) La traçabilité doit être assurée, chaque connexion en lecture ou écriture listée.
5) La législation doit enfin être adaptée, la Loi Kouchner, qui donne aux patients le droit d'effacement de données, pouvant ôter toute justification aux professionnels de santé.
 6) L'hébergement des données doit être assuré par une structure indépendante, notamment de l'industrie pharmaceutique.
7) Ces conditions générales étant remplies, il faut s'attaquer au fond du problème, à savoir ce que l'on met dans le dossier et qui a accès à quoi.


N°2381 du 15/09/2006  du  Généraliste                                 
   Dr Marcel Garrigou-Grandchamp, Lyon (Rhône).
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