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Bretagne:Chirurgie : dix hôpitaux sous surveillance.

jeudi 20 avril 2006 :Chirurgie : dix hôpitaux sous surveillance.
réponse à  ARTICLE
 Annie Podeur, directrice de l'Agence régionale de l'hospitalisation.


Pour la directrice de l'Agence régionale de l'hospitalisation, la Bretagne fait le pari du maintien de l'activité chirurgicale dans tous ses hôpitaux. Tant que les conditions de sécurité sont remplies.
Annie Podeur, le rapport remis au ministre de la santé recommande la fermeture des blocs opératoires pratiquant moins de 2 000 interventions par an. S'agit-il d'une surprise ?

Non. Ce rapport ne fait que rendre public ce que les spécialistes savaient déjà. Ses conclusions sont des préconisations qui demandent à être analysées site par site. On sait que sur les dix blocs con- cernés en Bretagne, le taux de fuites (le nombre de personnes qui va se faire opérer ailleurs), dépasse 50 %. On sait aussi qu'en deçà de 2 000 opérations par an, il est difficile d'attirer chirurgiens et anesthésistes en nombre suffisant et de garantir des soins de qualité. Mais il n'y a, aujourd'hui, aucun danger immédiat pour les patients.

Quels sont les cas les plus délicats ?
Carhaix et Redon sont les deux sites les plus « isolés » qui présentent des difficultés récurrentes de recrutement. Le taux de fuites y est supérieur à 75 %. Pour y maintenir une équipe chirurgicale stable et retrouver la confiance de la population, des jeunes chirurgiens, payés par les hôpitaux de Carhaix et de Redon, viendront de Quimper ou de Rennes, assurer des gardes. C'est moins coûteux que de faire appel à des intérimaires. Une évaluation annuelle de l'activité sera faite.

Quid de Douarnenez et Paimpol ?
Dans ces deux cas, le maintien passe la stabilisation de l'équipe médicale. Une coopération est prévue avec les centres de Quimper et Saint-Brieuc et le rétablissement d'une activité suffisante (plus de 1 500 interventions), est demandée dès 2007.

Et pour Quimperlé, Landerneau et Vitré ?
Ce sont les trois sites qui n'ont pas réussi les conditions d'une coopération avec les grands centres dont ils sont proches, Lorient, Brest et Rennes. La chirurgie obstétricale y sera maintenue. Pour le reste, ils doivent redevenir attractifs afin de recruter des chirurgiens et assurer une activité minimale de 1 500 interventions par an.

Loudéac, Dinan et Guingamp ont trouvé des solutions ?
Oui. Elles passent par des regroupements, encouragés par les professionnels du Centre technique régional sur la chirurgie. Pour Loudéac, on maintient l'activité en attendant que le plateau chirurgical soit regroupé à Noyal-Pontivy, en 2009-2010, sur un site public-privé qui concerne 130 000 habitants. À Dinan, le contrat d'objectif prévoit la reconstruction de la clinique sur le site de l'hôpital d'ici à 2009-2010. Guingamp, en 2007, verra le démarrage d'un plateau technique chirurgical public-privé.

Finalement, aucun bloc opératoire ne sera fermé ?
Le deuxième Schéma régional d'organisation des soins en Bretagne a fait le pari du maintien de l'activité chirurgicale. Mais si la population ne suit pas et si le nombre d'interventions baisse, les conditions de sécurité ne seront pas remplies, et je n'hésiterai pas à suspendre l'activité chirurgicale. Il n'y aura pas de répercussions sur l'emploi, mais ces hôpitaux devront se reconvertir. Vers le suivi d'opérations, la gériatrie, les soins palliatifs...

Recueilli par Philippe GAILLARD.


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