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La permanence des soins grippée Ce système permettant de se faire soigner hors des heures d'ouverture des cabinets est jugé coûteux. par Sandrine CABUT QUOTIDIEN : jeudi 13 avril 2006
Attente de dix, voire vingt minutes quand on compose le 15; médecins de garde non joignables, ou qui refusent de se déplacer; coexistence dans certains départements de deux ou trois systèmes de régulation libérale... Le système de permanence des soins (en dehors des heures d'ouverture des cabinets) est «complexe», «fragile» «coûteux» mais assez peu fiable, selon un rapport de l'Igas (inspection générale des affaires sociales) et de l'IGA (inspection générale de l'administration), remis au ministre de la Santé. Xavier Bertrand et son collègue de l'Intérieur Nicolas Sarkozy avaient commandé cet état des lieux afin d'évaluer le nouveau dispositif de permanence des soins (PDS). Depuis avril 2005, les astreintes et gardes des médecins libéraux ont en effet été revalorisées, pour les inciter à s'engager davantage dans la PDS , basée sur le volontariat.
SUR LE MÊME SUJET Un service alternatif à bout de souffle Logique. Le bilan n'est guère réjouissant. Certes, le taux de participation des généralistes est important (76%), mais il est très variable selon la région et les secteurs. Dans le Calvados, 99% des médecins sont volontaires, ils ne sont que 49% dans l'Oise, et 35% dans les Yvelines. Surtout, les dispositifs sont «fragiles» constate l'Igas, qui note «un désengagement partiel de la médecine libérale», surtout après minuit. Un désengagement toutefois logique, dans la mesure où l'activité est très faible entre minuit et huit heures.
Dans les dix départements visités, «deux fonctionnaient correctement, deux rencontraient des difficultés importantes et les six autres présentaient une situation variable selon les secteurs d'astreinte». Tableaux de garde incomplets, «zones blanches» sans aucun effecteur participant à l'astreinte, ou encore secteurs où la PDS n'est pas assurée à certaines périodes... «Il y a là un risque pour le patient et les régulateurs se retrouvent placés dans une situation inconfortable voire périlleuse. Par ailleurs l'Etat pourrait être tenu responsable d'éventuels dysfonctionnements liés aux carences de l'organisation», relève le rapport.
Pilotage. Par ailleurs, certains modes d'organisation de régulation des appels posent question, comme en Midi-Pyrénées, où coexistent plusieurs types de régulation libérale. Mais les médecins sont loin d'être les seuls responsables de la cacophonie. Le pilotage est «complexe», avec des confusions entre rôle de l'Etat et de l'Assurance maladie, note la mission. Qui pointe aussi des aberrations de coût.
Parmi les 23 propositions de l'Igas, l'une au moins devrait réjouir les généralistes: mobiliser le système hospitalier en deuxième partie de nuit dans les zones où la PDS est mal assurée. L'adoption d'un numéro d'appel commun à la permanence des soins et à l'aide médicale urgente (15) risque en revanche de faire débat.