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Alerte :Foyers épidémiques de rougeole en France

Les données de surveillance épidémiologique ont permis de révéler depuis le début 2008 la survenue de plusieurs foyers épidémiques de rougeole en France (plus de 150 cas).

Dans ce contexte, il est donc possible que vous soyez amenés à prendre en charge des cas de rougeole.

         Vos signalements de tout cas suspect auprès des DDASS, couplés à la confirmation biologique de chaque cas, permettent, d’une part, d’optimiser la mise en place des mesures de protection individuelles et collectives autour des cas et, d’autre part, d’assurer la surveillance de la maladie
(la France étant engagée au niveau de la région OMS-Europe, dans un objectif d’élimination de la maladie).

        Une communication nationale est menée afin de sensibiliser la population à l’importance de la vaccination.

Des informations complémentaires sont disponibles sur :
http://www.invs.sante.fr/surveillance/rougeole/default.htm (données épidémiologiques)
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/rougeole/circ_040705.pdf (mesures autour des cas)
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/rougeole/ (plan d’élimination de la rougeole)
http://www.invs.sante.fr/beh/2008/16_17/beh_16_17_2008.pdf (calendrier vaccinal 2008
  Dans le monde, la rougeole touche plus de 30 millions d’enfants et reste la principale cause de décès par maladie à prévention vaccinale (875 000 décès par an). Cette maladie continue à peser lourdement dans la région européenne (OMS) puisqu’en 2000, on y a dénombré 959 000 cas entraînant 7 000 décès.
Agent et transmission
     La rougeole est due à un virus du genre Morbillivirus de la famille des Paramyxoviridae. L’homme représente le seul réservoir du virus. Sa transmission se fait essentiellement par voie aérienne, soit directement à partir d’un malade soit parfois indirectement en raison de sa persistance dans l’air ou sur une surface contaminée par des sécrétions naso-pharyngées.

Epidémiologie et surveillance
     L’incidence nationale de la rougeole en France était d’environ 300.000 cas par an en 1985 et a progressivement chuté pour atteindre un nombre estimé à 10 400 cas en 2003 et 4 448 en 2004. Parallèlement, le réseau de médecins sentinelles, qui surveillait cette maladie depuis 1985 (date à laquelle la déclaration obligatoire a été interrompue), a observé une augmentation de l’âge moyen de survenue de la maladie avec une proportion des patients âgés de plus de 10 ans qui est passée de 13% en 1985 à 62% en 2002. Ceci est corroboré par une enquête sérologique nationale réalisée en 1998 montrant que 5% de la population âgée de 15 à 19 ans n’était pas protégée contre la rougeole à cette période.
    Le nombre de décès par rougeole, qui était de 15 à 30 par an avant la vaccination généralisée des nourrissons, se situe depuis 1989 entre 1 et 10. Les causes principales de décès rapportées sont les encéphalites. Le nombre de cas notifiés de panencéphalites sub-aiguës sclérosantes est passé de 25 en 1980 à 3 en 1996. Au cours de la même période, le nombre d’encéphalites aiguës recensées a lui aussi beaucoup diminué passant de 20 à 30 cas par an au début des années 80 à moins de 5 cas en 1995-1996.

    Dans le monde, la rougeole touche plus de 30 millions d’enfants et reste la principale cause de décès par maladie à prévention vaccinale (875 000 décès par an). Cette maladie continue à peser lourdement dans la région européenne (OMS) puisqu’en 2000, on y a dénombré 959 000 cas entraînant 7 000 décès.

Clinique
- La phase de contagiosité commence la veille de l’apparition des premiers symptômes et s’étend jusqu’à 5 jours après le début de l’éruption.
- La période d’incubation dure 10 à 12 jours.
- La phase d’invasion dure 2 à 4 jours. Elle se manifeste principalement par l’apparition d’une fièvre à 38,5°C, suivie de toux, rhinite, conjonctivite et accompagnée d’un malaise général avec fatigue.
- L'éruption maculo-papuleuse, qui débute en moyenne 14 jours après l’exposition au virus, dure 5 à 6 jours, commence au niveau de la tête et s'étend progressivement de haut en bas et vers les extrémités, en 3 jours.
- Les formes compliquées sont plus fréquentes chez les patients âgés de moins de 1 an et de plus de 20 ans. La première cause de décès est la pneumonie chez l’enfant et l’encéphalite aiguë chez l’adulte. La panencéphalite sub-aiguë sclérosante, exceptionnelle, survient en moyenne 7 ans après l’éruption et se manifeste par une démence évolutive constamment mortelle.

Diagnostic biologique
Actuellement, la rougeole survenant beaucoup moins fréquemment, des examens biologiques sont nécessaires pour affirmer le diagnostic devant des signes évocateurs car d’autres maladies se présentent avec le même type d’éruption.

- La sérologie sur prélèvement de sang est la technique de référence pour le diagnostic biologique de la rougeole. Le diagnostic biologique repose notamment sur la mise en évidence d’IgM spécifiques sur un premier prélèvement ou sur l’augmentation franche du titre des IgG sur deux prélèvements espacés de 10 à 20 jours, en s’assurant toutefois qu’il n’y a pas eu de vaccination récente.

- Le diagnostic de rougeole sur la salive, tout comme la sérologie, doit se faire en l’absence de vaccination récente contre la maladie. Les IgM sont présentes dans la salive à peu près en même temps que dans le sang. Il s’agit d’un test réalisé à partir d’un échantillon de salive prélevé à l’aide d’un écouvillon en mousse que l’on passe le long de la gencive.
- Des techniques de détection du virus peuvent être utilisées (RT-PCR sur échantillons de sang, de salive, rhino-pharyngé ou d’urine, culture) et permettent une analyse génomique.


Traitement
Il n’y a pas de traitement spécifique à la rougeole. La prise en charge repose sur les mesures symptomatiques.

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