Risque d’infarctus : les apolipoprotéines meilleurs marqueurs
Le rapport ApoB/ApoA1 semble faire mieux que les dosages du cholestérol et de ses lipoprotéines pour prédire le risque d’infarctus du myocarde.
BIEN QUE LA VALEUR pronostique du cholestérol et de ses différentes fractions soit reconnue dans l’infarctus du myocarde, celle des apolipoprotéines faisait encore l’objet de débats. C’était l’objectif de l’étude internationale INTERHEART que d’évaluer l’intérêt des apolipoprotéines A1 et B dans le risque d’infarctus.
En enrôlant près de 12.500 patients et plus de 14.500 témoins appariés, ce travail mené dans 52 pays vient de de redorer le blason du rapport ApoB/ApoA1.
Des échantillons sanguins ont été prélevés, sans jeûn préalable, chez 9.345 cas et 12.120 contrôles. Les différentes fractions lipidiques ont été mesurées et les équipes, Matthew J McQueen (Hamilton, Canada) et coll., ont établi les odds ratios ainsi que les risques attribuables à une population. Les comparaisons ont été faites entre les quatre quintiles les plus à risque et celui à plus faible risque.
Les données statistiques confirment la valeur pronostique des apolipoprotéines sur le risque d’infarctus du myocarde. Le rapport ApoB/ApoA1 a montré les taux les plus élevés de risque attribuable à une population (54%) et d’odds ratio (1,59), pour chaque déviation standard.
Les éléments de calcul utilisés actuellement se sont montrés moins performants.
Le rapport cholestérol LDL/cholestérol HDL avait un risque attribuable à une population de 37%.
Celui du rapport cholestérol total/cholestérol HDL était de 32%.
Les auteurs constatent que ces résultats se retrouvent quels que soient les groupes ethniques, le sexe ou l’âge.
Ainsi l’évaluation du risque fondé sur les apolipoprotéines, expliquent les auteurs, ne montre que des avantages. Elle est certes plus performante, mais elle repose aussi sur des mesures standardisées, simples, peu onéreuses et à partir de prélèvements réalisés chez un un sujet non à jeun. Selon eux, ces dosages devraient être réalisés en pratique courante partout dans le monde pour évaluer le risque cardio-vasculaire.
Un point de vue que rejoint Lars Lind (Uppsala, Suède) dans un éditorial. Il déplore simplement que médecins et patients ont mis des décennies à reconnaître l’intérêt des lipides et qu’il va falloir dorénavant (tâche ardue, mais surmontable) leur enseigner celui des apolipoprotéines.
> Dr GUY BENZADON
«Lancet», vol. 372, pp. 185186 (éditorial) et 224-233.
Quotimed.com, le 18/07/2008
Vendredi 23 mai 2008 /FMC DINAN
LDL Cholesterol ou ApoB..............