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Un conflit local sur la permanence des soins

Un conflit local sur la permanence des soins
En Ille-et-Vilaine, la nouvelle sectorisation ne passe pas
 

Un conflit local sur la permanence des soins
En Ille-et-Vilaine, la nouvelle sectorisation ne passe pas

La grève des gardes des médecins généralistes d'Ille-et-Vilaine, commencée le 18 novembre pour protester contre la nouvelle sectorisation, rebondit : cette fois, 393 d'entre eux ont transmis par écrit à l'administration leur refus des réquisitions entre minuit et 8 heures.

Selon le recensement effectué par l'Association départementale pour l'organisation de la permanence des soins (Adops) d'Ille-et-Vilaine, en août dernier, les deux tiers des médecins généralistes ne sont pas volontaires pour assurer leurs gardes de minuit à 8 heures. L'arrêté préfectoral rendu public début novembre, qui prévoyait le nouveau découpage du département pour organiser la permanence des soins, n'a fait qu'accroître l'opposition des médecins généralistes libéraux, avec une grève des gardes déclenchée le 18 novembre.

Un combat socioprofessionnel.
 Vendredi dernier, cette fois, 393 d'entre eux ont fait bloc en déposant à la préfecture leur refus écrit de répondre aux réquisitions pour la tranche de minuit à 8 heures. Un mouvement de solidarité mais également un moyen de se protéger juridiquement.
« L'assistance juridique de l'Adops nous a dit qu'un tel refus en masse montrerait bien qu'il ne s'agit pas de comportements marginaux, individuels, mais révèle plutôt un problème socioprofessionnel », souligne le Dr Bruno Guillouet, président de l'Adops.
 Cette action n'a cependant pas ouvert les portes de la préfecture. En conséquence, les négociations qui pourraient marquer le début d'une sortie de crise sont au point mort. Les médecins envisagent d'aller encore plus loin en déposant très rapidement auprès du tribunal administratif un recours contre la nouvelle sectorisation « si les pouvoirs publics continuent de nous ignorer et de refuser de nous recevoir », explique le Dr Guillouet.
 Ce recours en annulation de l'arrêté préfectoral qui dessine la nouvelle sectorisation serait déposé par la section locale de la Csmf, peut-être avec MG-France. Un autre recours serait formulé par le conseil de l'Ordre du département.
« L'Adops n'a pas les moyens financiers et juridiques de lancer cette procédure, explique le Dr Guillouet. Mais nous nous y associons pleinement. »

Des secteurs de 70 km de long.
 L'argument principal contre la nouvelle sectorisation porte sur la dimension des secteurs. « Beaucoup trop vastes », tranche le président de l'Adops. Au nombre de dix pour la tranche minuit-8 h (contre 43 pour le créneau 20 h-minuit, dimanches et jours fériés), ils représentent parfois 70 km de long, comme le secteur « n° 5 » qui regroupe... 158 000 habitants. « De tels territoires sont dangereux pour nous, médecins, et pour la population. »
 Selon le Dr Guillouet, le fait que les 220 médecins de la ville de Rennes ne soient pas soumis au régime des réquisitions provoque les protestations de l'association départementale. « Que les médecins rennais fassent appel à SOS-Médecins pour effectuer leurs gardes, pourquoi pas, souligne le Dr Guillouet. Mais qu'ils soient dispensés de réquisitions est contraire au traitement équitable que l'on est en droit d'attendre. Moi, je peux par exemple être appelé pour aller rendre visite à un patient à Guipel, à 65 km de chez moi, devoir contourner tout Rennes, quand mon collègue de ville peut rester chez lui. »

> OLIVIER QUARANTE
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