Quel avenir pour notre association de FMC de DINAN? La formation permanente est un objectif dans toute les branches d’activité et peut être encore plus pour la médecine dont elle est une obligation déontologique précisée par l’article 11 du code de déontologie « Tout médecin doit entretenir et perfectionner ses connaissances ; il doit prendre toutes dispositions nécessaires pour participer à des actions de formation continue. Tout médecin participe à l’évaluation des pratiques professionnelles »
A l’origine, cette formation a été essentiellement assurée par l’université dont elle était le prolongement constituant l’EPU (Enseignement Post Universitaire).
Puis, le besoin d’avoir une formation plus en rapport avec nos besoins spécifiques de praticiens, en particulier généralistes, cet enseignement est devenu la FMC (Formation Médicale Continue), prolongation d’une FMI (Formation Médicale Initiale) plus spécifique grâce à la création des départements de médecine générale en troisième cycle aboutissant à un DES (Diplôme d’Etude Spécialisé) de médecine générale fixé par l’arrêté du 22 septembre 2004.
Depuis la loi du 13 août 2004, le législateur a voulu évaluer cette formation continue en créant l’EPP (Evaluation des Pratiques Professionnelles), au départ dans une optique de diminution des coûts de santé, en confiant cette évaluation aux URML (Union Régionale des Médecins Libéraux) par décret du 28 décembre 1999, puis par l’obligation de cet EPP, étendue à tous les médecins (libéraux, hospitaliers et salariés) par la loi du 13 août 2004 confiant l’élaboration des référentiels à la HAS (Haute Autorité de Santé).
Ceci nécessite des structures importantes et onéreuses avec un cahier des charges très lourd.
Notre association ne me paraît pas pouvoir engager une telle demande d’agrément.
Cependant notre petite structure de proximité me parait
répondre à un besoin local de partage confraternel, lieu de rencontre et de formation centré sur les besoins et les moyens locaux.
Autrefois, le médecin devait tout savoir sur sa spécialité à la fin de ses études. Ceci est devenu impossible vue la somme de connaissances nécessaires et l’évolution rapide des données cliniques et thérapeutiques. Par contre, la formation qu’elle soit initiale ou continue doit apprendre au médecins les moyens d’aller chercher l’information dont il a besoin auprès de référents dans le cadre de réseaux humains ou télématiques.
Comme cela se fait aux USA dans le cadre de la CME (Continuing Medical Education), le médecin devrait pouvoir, parmi d’autres types de formation (groupes de pairs, études de cas, groupes qualité, audits cliniques, audits externes, audits ciblés…) valider sa formation par la lecture d’articles suivie d’un QCM (Question à Choix Multiples) à partir de sites internet, ce qui assure une extrême souplesse dans le choix des sujets et du moment de la formation.
Dans cette optique l’EPP sera une formation beaucoup plus formative que sanctionnante, permettant de mettre l’accent sur nos insuffisances alors que instinctivement nous avons tendance à améliorer ce pour quoi nous sommes le plus performant.
L’évolution devrait se faire de plus en plus vers une médecine basée sur des preuves (Evidence Based Medicine), d’où la nécessité de s’approprier ces preuves dans notre pratique, sans tomber dans le scientisme déshumanisé ce qui n’a jamais été l’objectif de l’EBM bien compris et résumé dans le schéma suivant :
En résumé, ne jamais oublier que
la médecine est faite pour des hommes par des hommes et que son objet sera toujours le bien être physique, psychique et social de la personne, le dernier mot devant toujours revenir au malade exprimé dans ses préférences et choix personnels après une information, claire, loyale et appropriée.
Docteur Jean-Pierre DESGRANGES
--fin ----le 15/11/2005