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Les spés du diabète répondent au CNGE ..

Les spés du diabète répondent au CNGE ..

Les spés du diabète répondent au CNGE
25.03.2016
    Source : Le Généraliste n°2753


        "" Le contrôle de l’équilibre glycémique des diabétiques de type 2 est aujourd’hui remis en cause et certains contestent de même l’efficacité des traitements hypoglycémiants par rapport à leurs risques potentiels. Or, en y regardant de plus près, on voit que ces assertions sont fondées sur des publications qui n’ont pu mettre en évidence un bénéfice cardiovasculaire significatif chez des patients soumis à un traitement intensif par rapport à une approche conventionnelle et que, de surcroît, ces études ont été conduites sur une courte durée et sur des populations hétérogènes présentant déjà des complications vasculaires, ce qui conduit à émettre des réserves sur l’interprétation de leurs résultats.

         À l’opposé, d’autres travaux, menés sur un temps d’observation prolongé ou mis en œuvre chez des sujets plus jeunes, confirment le bénéfice d’une réduction de l’hyperglycémie sur le risque micro- mais aussi macroangiopathique, avec une diminution de la mortalité après 10 ans de suivi.

      L’intérêt d’une intervention optimale sur le niveau glycémique dans la prévention des complications cardio-vasculaires est, en outre, confirmé par les résultats de l’étude EDIC suivant celle du DCCT au cours du DT1. Nul ne saurait contester aujourd’hui que les complications du DT 2 exigent une prévention multifactorielle, que celle-ci a fait des progrès considérables grâce aux traitements hypoglycémiants, et, surtout, que le risque cardio-vasculaire ne doit pas occulter les autres complications, oculaires, rénales et neurologiques, où c’est justement le contrôle glycémique qui joue un rôle préventif capital.

       L’HbA1c reste un indicateur fiable du déséquilibre glycémique, et l’optimisation glycémique réduit les complications microangiopathiques dans toutes les variétés de diabète. Mais, pourquoi vouloir prendre en charge les autres facteurs de risque au détriment de l’hyperglycémie ? N’est-ce pas là une attitude dogmatique, de surcroît dangereuse pour le patient ? La pratique doit certes évoluer, en personnalisant le niveau cible de l’HbA1c pour adapter l’intensification thérapeutique aux besoins de chaque patient et en puisant dans la large panoplie de médicaments hypoglycémiants pour affiner la conduite thérapeutique en optimisant le rapport bénéfice/risque, mais il est de la responsabilité de tout praticien de résister à la tentation de négliger les conseils thérapeutiques fondés sur des bases solides et sur des années d’expérience au risque de porter un préjudice grave à leurs patients.

      L’Académie nationale de médecine, avec l’appui de la Société francophone du Diabète*, du Conseil National Professionnel d’Endocrinologie, Diabétologie et Maladies Métaboliques et de l’Association Française des Diabétiques**, met solennellement en garde les médecins généralistes contre des données avancées par certains (« Diabète de type 2, les généralistes enseignants remontent au créneau », legeneraliste.fr du 8 mars 2016) pour justifier, à tort, la remise en cause d’une pratique qui a fait ses preuves depuis 50 ans en améliorant considérablement le pronostic des patients diabétiques.
 

* Bernard Bauduceau, Jacques Bringer, Pierre Fontaine, Samy Hadjadj ; ** Gérard Raymond
Source : Le Généraliste n°2753


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